Vols de nuit : levée de boucliers contre le projet de Renaat Landuyt

Les associations de riverains avaient la parole hier, en commission de l’Infrastructure de la Chambre. Elles ont trĂšs majoritairement exprimĂ© leur opposition au projet de loi du ministre de la MobilitĂ© Renaat Landuyt visant Ă  rĂ©gir le trafic au-dessus de Bruxelles.

Le motif principal du blocage des citoyens de la pĂ©riphĂ©rie nord et est de l’aĂ©roport, de Bruxelles, d’Huldenberg, de Louvain et du Brabant wallon rĂ©side dans le fait que le projet de loi privilĂ©gie nettement les objectifs de dĂ©veloppement Ă©conomique de l’aĂ©roport et nĂ©glige les prĂ©occupations environnementales et de santĂ© publique.
Chacun des sept groupements d’associations venus s’exprimer a par ailleurs livrĂ© des griefs spĂ©cifiques Ă  l’Ă©gard du texte.

Pour l’association « Trop de Bruit en Brabant wallon », le projet de loi est une coquille vide consistant Ă  entĂ©riner le plan de dispersion qui ne passerait pas la rampe de la procĂ©dure prĂ©vue dans le projet, et Ă  protĂ©ger l’Etat contre les recours qu’il a lui-mĂȘme suscitĂ©s notamment en refusant de dĂ©localiser les activitĂ©s les plus nuisibles.

De leur cĂŽtĂ©, les associations de la pĂ©riphĂ©rie nord de l’aĂ©roport ont jugĂ© que le projet violait la Constitution en ses articles 10, 11 et 23. Le reprĂ©sentant de l’association Boreas a ainsi soulignĂ© que dans sa version actuelle, le projet ne s’attardait guĂšre au volet santĂ© du dossier des nuisances sonores.

Sans contester le principe d’une loi, le reprĂ©sentant flamand de Bruxelles Air Libre Brussel, a dĂ©plorĂ© que le projet de loi ne fasse nulle part mention des normes acoustiques de l’Organisation Mondiale de la SantĂ© dĂšs l’instant oĂč une loi est censĂ©e protĂ©ger la santĂ© de la population. Le texte dĂ©fend par ailleurs prioritairement la capacitĂ© de dĂ©veloppement d’une entreprise privĂ©e, n’aborde pas la question de la limitation des vols de nuit, et accorde une position bien trop importante au ministre dans le processus dĂ©cisionnel.

Comme lui, Peggy Cortois, venue dĂ©fendre l’analyse de nombreuses associations francophones et flamandes de riverains de la pĂ©riphĂ©rie est de l’aĂ©roport, a rappelĂ© que les normes bruxelloises ne mettaient nullement l’aĂ©roport en pĂ©ril puisque seuls 2 pc des vols ont Ă©tĂ© constatĂ©s en infraction par rapport Ă  celles-ci. Elle a dĂ©noncĂ© la politisation Ă  outrance de ce dossier et mis en doute la nĂ©cessitĂ© de faire adopter une loi « de capacitĂ© maximale de l’aĂ©roport » un procĂ©dĂ© qui singulariserait la Belgique en cette matiĂšre dans le thĂ©Ăątre europĂ©en.