Ce mercredi 21 juin, la Commission des infrastructures de la Chambre entendait les associations des habitants des environs de l’aéroport de Zaventem.
On peut dire pour résumer qu’un ras-le-bol généralisé existe au sujet de cet aéroport, de ses pratiques et de sa gestion, dans un rayon de près de 20km, jusqu’à Louvain, Grez-Doiceau ou Huldenberg.
– 1er intervenant: Jean Dochy de « un coeur pour Haren », qui explique la difficulté de la vie dans son quartier. Il explique que, vue la proximité (1.500 mètres) cet aéroport est une nuisance dans tous les cas, quelle que soit la manoeuvre effectuée.
– Lui succède Michel Moreau de « Overleg Leuven West ». A côté d’une diatribe contre Bruxelles (ce monsieur semble parfaitement conditionné par la désinformation connue à ce sujet, les normes bruxelloises excessives, l’égoïsme, etc.), il s’étonne avec raison de l’usage de la dispersion en cas de décollages par les 07, alors que justement la seule zone non aedificandi existante se trouve dans le prolongement de ces pistes. Il termine en réclamant l’attribution de toutes les compétences de l’aéroport à la Région Flamande.
– Puis vient Denis Marion de « trop de bruit en Brabant Wallon », avec un exposé parfaitement structuré qui éclaire cette cette loi sous divers aspects. Il détaille les directives européennes, en précisant que leur objectif est de réduire les nuisances, alors que le projet Landuyt a au contraire pour seul but d’assurer le développement sans entraves de l’aéroport. Il décrit ce que devrait être le rôle de l’institut de contrôle, sujet que la loi évite soigneusement. Il réclame une concertation entre toutes les régions. Précisant que les nuisances subies à Grez Doiceau sont comparables à celles que subit, par exemple, Meise, il s’étonne que les communes concernées du Brabant Wallon ne soient jamais consultées, alors que pour Bierset le ministre wallon Antoine se concerte régulièrement avec les communes limbourgeoises.
– La délégation du Noordrand arrive ensuite, avec trois orateurs qui se partagent le temps de parole. Roger Vermeire explique sa crainte de voir les procédures fixées au détriment du Noordrand. Mr Gijsel (?) de Diegem vient ensuite réclamer une juste application de toutes les normes et dénonce ce qu’il lui semble apparaître d’inéquitable dans la loi, au détriment de Haren, NOH et Diegem. Le Dr Goethals donne ensuite le point de vue des médecins de sa région. En leur nom, il se déclare résolument adversaire du principe même des vols de nuit. Et il se prononce aussi pour une limitation des activités de jour ! Il reste fervent partisan de la dispersion, argumentant que ce n’est pas le niveau de bruit qui est le plus gênant, mais la répétition des passages bruyants. Ce qui est, nota bene, une autre façon de mettre en question l’existence de normes de bruit.
– Maurice Seewald prend la parole pour Bruxelles Air Libre Brussel. Il insiste d’abord sur le volume considérable de nuisances que la Région de Bruxelles encaisse en permanence du fait de cet aéroport, quelles que soient les procédures en application, démontrant que le procès que certains font à la Région, l’accusant d’égoïsme et de protection abusive, est absolument absurde. De même, il rappelle que les normes de bruit de Bruxelles ne concernent que 1 à 2% des vols au départ de Zaventem, ce que certains, là encore, ne veulent ni lire ni entendre. Il détaille ensuite les principaux reproches que l’association fait à cette loi, qu’elle préférerait ne pas voir votée.
– Ingrid De Wilde, de « Groot Herent » prend ensuite la parole, elle insiste sur la charge permanente en bruit subie par sa région du fait de l’obligation de passage par la balise de Huldenberg, quelles que soient les procédures ou les circonstances atmosphériques, pour TOUS les vols à destination de l’Est ou du Sud-Sud-Est. Cela de jour comme de nuit, tous les jours de la semaine. Elle dénonce les carences essentielles de la politique du gouvernement, carences que cette loi ne corrige aucunement, soit: d’une part, l’absence de gestion globale, et de l’autre le refus d’assumer les conséquences de cette gestion. Elle termine en suggérant, avec une logique sans doute inconcevable pour nos politiciens, de créer des normes de bruit autour de l’aéroport en appliquant à peu près la définition bruxelloise, avec des cercles concentriques à partir du centre de l’aéroport, et s’étendant jusqu’à 20 km dans toutes les directions et toutes régions confondues;
– pour terminer intervient Peggy Cortois qui se présente comme représentante de 17 associations et d’une région qui s’étend du Nord à l’Est de l’aéroport, englobant au passage Woluwé-St-Pierre et même Woluwé-St-Lambert. Elle attaque fortement le plan de dispersion, dénonçant aussi la démagogie qui consiste à toujours attaquer Bruxelles, elle accuse le gouvernement Flamand de manquer de respect envers ses propres citoyens en refusant de mettre des normes de bruit en application, elle dénonce la gestion purement politique de ce dossier. Elle signale en passant qu’il existe en bout des pistes des ensembles habités, que leur localisation rend difficile à épargner, ce que chacun devrait savoir, et exhibe la photo d’un chantier en cours pour la construction d’un ensemble d’appartements…à côte de l’église de Diegem, dans le prolongement de la 25R ! On regrettera pourtant de l’avoir entendue dire que le virage à gauche depuis la 25R ne suscite aucune réclamation… quand on sait que Woluwé-St-Lambert, comme Schaerbeek et Evere, sont essentiellement et quasi uniquement agressés par les survols dus à ce virage. Maurice Seewald avait d’ailleurs précisé que l’UBCNA a été créée en 1992, et Bruxelles Air ibre en 1996, et dans les deux cas, en grande partie, pour protester contre ces survols.
Sentiment de mécontentement généralisé donc, et une exigence générale de davantage de contrôle et de l’application de plafonds à l’usage de cette infrastructure. Il a été déclaré entre autres que Zaventem est de tous les aéroports internationaux d’Europe occidentale celui qui connaît la plus grande proportion de vols de nuit: + de 12% actuellement, soit bien plus qu’à Londres, Amsterdam, Franfcort, Paris, etc. Ce qui démontre l’inconscience des responsables et le mépris qu’ils éprouvent pour la population de bruxelles et du Brabant.
C’est maintenant aux députés à jouer leur rôle. Peut-on espérer quelque chose de nos représentants ? La question peut se poser quand on a vu le petit nombre de présents, bien que, comme l’a précisé Karine Lalieux, « presque tous les partis étaient représentés »….