Les ministres fédéraux PS et MR sont-ils en train de vendre la peau des Bruxellois aux ambitions aéroportuaires de la Biac et de la Région flamande ?

L’allongement de la nuit à 7 h (au lieu de 6 h) et des week-ends un peu plus calmes contre la révision (entendez : la suppression ou en tous cas l’affaiblissement) des normes de bruit bruxelloises. Voilà le marché qui semble se négocier au niveau fédéral.

Mais le principe de dispersion reste bien en place, tout comme les vols de nuit. DHL déménage la plus grande partie de ces activités à Leipzig en Allemagne en 2008, mais les créneaux de nuit ne vont pas disparaître pour autant et il sera bien tentant de les réattribuer aux opérateurs de nuit qui ne manqueront pas de se presser au portillon en 2008.

Le rapport du médiateur fédéral constate que la part des vols de nuit dans l’activité de l’aéroport de Zaventem est en CROISSANCE. Le nombre de mouvements de nuit s’approche du plafond de 25.000 mouvements annuels autorisés. Si on y ajoute les mouvements du créneau « de jour » 6 h -7 h, qui sont également en progression, on franchit allègrement le cap des 30.000 mouvements annuels pendant la plage nocturne. Rappelons que la définition de la nuit dans la législation européenne est une plage de 8 heures allant de 23 h à 7 h du matin.

La Biac peut se frotter les mains et poursuivre sereinement le développement de son activité. Avec des normes bruxelloises riquiqui, les compagnies aériennes vont pouvoir voler tranquillement un peu partout au-dessus de Bruxelles (dispersion oblige) sans débourser un centime. Et ce n’est pas demain que les citoyens survolés seront indemnisés pour ce qu’ils subissent, le fonds FANVA étant depuis belle lurette aux oubliettes (dispersion oblige).

Les ministres fédéraux francophones ont déjà avalisé en Conseil des ministres le projet de loi sur les procédures aériennes initié par le Ministre de la mobilité Landuyt, une coquille vide et vague qui est un chèque en blanc pour le ministre et pour la Biac.

Voilà maintenant qu’ils nous bradent les normes de bruit bruxelloises qui sont la SEULE arme, le SEUL levier, dont dispose la Région de Bruxelles Capitale contre les appétits aéroportuaires gargantuesques de la Biac et de la Région flamande dans le dossier « Zaventem » où elle n’a qu’une toute petite voix à faire entendre et rien à dire sur les projets d’expansion.

L’objectif avoué de la Biac et de la Région flamande – inscrit dans le plan START – est de doubler le nombre actuel de mouvements pour arriver à 450.000 mouvements annuels. Toute amélioration gagnée dans le créneau 6 h – 7 h sera balayée par l’augmentation exponentielle des survols.

Et Bruxelles, dépouillée de ses normes de bruit, se retrouvera nue.