L’échec des négociations aéronautiques arrange toute la classe politique

Une fois de plus, le gouvernement fédéral et les gouvernements régionaux tentent de persuader la population qu’ils continuent à négocier une amélioration de la situation des victimes de Zaventem. Interpellé lundi à la Chambre, le ministre Landuyt a déclaré ne pas encore disposer des informations techniques nécessaires au sujet d’une option déposée par la Flandre … en octobre 2005. Les négociations ne peuvent donc reprendre, mais ne sont pas interrompues !

L’association Bruxelles Air Libre Brussel se dit persuadée que Belgocontrol, ou un bureau d’expertise privé, peuvent fournir les informations techniques nécessaires en moins d’un mois, s’ils en reçoivent l’ordre. L’association estime qu’en réalité cela arrange toute la classe politique de ne pas devoir trancher. Selon elle, le seul soucis du PS et du MR au fédéral est de rester aux affaires et de ne pas faire tomber le gouvernement avant l’échéance de juin 2007. Les Vice Premiers M. Reynders et Mme Onkelinx (pourtant candidate à Schaerbeek) laissent faire le ministre Landuyt et jouent un double jeu inacceptable pour les personnes survolées de la région de Bruxelles et de sa périphérie. La loi Landuyt que la majorité s’apprête à voter, légalisera la dispersion des vols et rendra vaine la plupart des actions en justice.

Au gouvernement bruxellois, on fait mine de croire que les négociations continuent, pour ne pas devoir appliquer les astreintes dues par les avions en infraction avec l’arrêté bruit de la région. En effet, l’application des astreintes risque de faire éclater la majorité, dont l’aile néerlandophone refuse cette mise en oeuvre, malgré la position claire des chambres réunies (FR et NL) du conseil d’Etat.

Quant au gouvernement flamand, il ne souhaite pas assister à un refus de la solution (impraticable) qu’il a présentée en octobre, à la veille des élections communales.
La boucle est bouclée et les victimes de la désastreuse politique de dispersion des vols au-dessus de zones densément peuplées passeront donc encore un été invivable et seront contraintes à vivre toutes fenêtres fermées, en attendant que les élections communales se terminent. A moins que, complètement écoeurées par le mépris dont elles sont l’objet de la part du pouvoir politique, elles retournent manifester leur colère à l’aéroport, comme dimanche dernier, mais plus dans le calme et avec des petits ballons …

La Flandre ne pourra pas éternellement exiger le développement de l’aéroport urbain de Zaventem tout en imposant à Bruxelles d’en supporter les nuisances supplémentaires.
Bruxelles Air Libre Brussel est persuadée que la classe politique joue à un jeux dangereux, qui ne concerne pas seulement la gestion des nuisances aériennes, mais bien la confiance que les citoyens témoignent en la démocratie parlementaire et sa volonté de défendre l’intérêt général des citoyens.