Une nouvelle action visant à interdire les atterrissages en 02 sera plaidée ce vendredi. Les riverains demandent une astreinte de 25 000 euro et sans plafonnement.

Devant la lenteur du gouvernement fédéral à trouver une solution définitive au dossier du bruit des avions de Bruxelles-National et le cafouillage qui caractérise ce dossier, des riverains ont introduit une nouvelle action en justice. Le dossier a été confié à l’avocat liégeois, Me Luc Misson et sera plaidé en référé ce vendredi matin devant le tribunal de première instance de Bruxelles.

L’objectif de la soixantaine de riverains (de Woluwe-St-Pierre, Crainhem, Wezembeek-Oppem) à l’origine de l’action est d’obtenir une interdiction des atterrissages sur la (plus courte) piste 02, et qu’il soit aussi mis fin au principe du renversement. Celui-ci consiste à dévier les atterrissages sur la piste 02 quand les décollages sur la 20 (la 02 dans le sens inverse) sont impossibles en raison de vents trop forts. Pourquoi n’utilise-t-on pas la piste parallèle 25R? « Parce que l’ancien ministre Bert Anciaux, dans son plan de dispersion, ne veut pas de survol de Neder-Over-Heembeek (où il réside) et de Diegem qui sont des communes du Noordrand (nord de Bruxelles) », raconte un proche du dossier. Conséquence du renversement: les riverains de l’Oostrand (est de Bruxelles) héritent d’une quarantaine d’atterrissages au lieu de 3 décollages. « La situation est intenable pour nos clients et ce d’autant plus qu’un arrêt de la cour d’appel de Bruxelles a déjà rendu une décision d’interdiction sur le sujet », dit-on au cabinet de Me Misson. Les plaidoiries sur les infractions commises dans le cas du renversement sont aussi prévues aujourd’hui.

Vers la fin du renversement?

Les riverains à l’origine de la nouvelle action demandent au juge d’imposer au fédéral une astreinte de 25 000 euro par mouvement infractionnel et ce, sans aucun plafond. Jusqu’à présent, les astreintes ont été plafonnées à 1,25 million d’euros.

Un accord intervenu le 21 avril au sein du gouvernement fédéral avait décidé de la fin du renversement. Mais jusqu’à présent, Renaat Landuyt (SP.A), ministre de tutelle, n’a donné aucune instruction à Belgocontrol pour que la décision soit appliquée. Des contacts auraient eu lieu entre le cabinet Landuyt, la DGTA (direction générale du transport aérien) et Belgocontrol (contrôleur du ciel belge) pour ne plus appliquer le renversement, dès le 2 mai. Le ministre Landuyt vient d’envoyer une note à Belgocontrol dans laquelle il ne supprime pas vraiment le renversement, mais laisse la liberté au contrôleur aérien de décider de la « piste la plus appropriée » dans les cas où on utilisait le renversement.

Philippe Lawson

© La Libre Belgique 2006