Sérieusement bousculée par son ministre-président, Charles Picqué (PS), Brigitte Grouwels sort le parapluie. Parce qu’un gros orage menace au-dessus de la tête de la secrétaire d’Etat représentant le CD&V au sein de la majorité régionale.
Dans l’entretien accordé au « Soir » du week-end, Charles Picqué attaquait. Je pense, disait-il, que certains vont devoir se poser la question de savoir dans les jours et les semaines qui viennent au service de quels intérêts ils sont élus. On peut se demander si certains CD&V ne sont pas en train de jouer sur les deux tableaux : mettre le fédéral et le modèle bruxellois en difficulté.
En cause, le dossier des nuisances sonores de l’aéroport de Bruxelles-National. La sortie d’Yves Leterme, ministre-président flamand CD&V, a choqué. Il affirmait que son parti se retirerait du gouvernement bruxellois si celui-ci décidait de lever des astreintes sur le fédéral pour dépassement du seuil sonore. Brigitte Grouwels avait embrayé. Même en cas d’échec des négociations, disait-elle, cela me semble très difficile à imaginer. Ce serait une très mauvaise chose pour Bruxelles de s’opposer au fédéral. Difficile de faire mieux pour saboter le mandat des négociateurs bruxellois, selon Charles Picqué. Furieux, encore, que sa secrétaire d’Etat ait ouvertement regretté le départ des représentants bruxellois suite à une nouvelle proposition flamande jugée impraticable, le vendredi 28 octobre.
Une chose est claire, clame lundi Brigitte Grouwels, le CD&V a toujours été un partenaire loyal au sein du gouvernement bruxellois, mais la loyauté doit venir des deux côtés. En somme, elle aurait simplement réaffirmé l’accord survenu au sein de la majorité : pas question de lever des astreintes tant que les négociations sont en cours. N’est pas déloyal celui qui rappelle cette attitude solidaire adoptée au sein du gouvernement, mais plutôt celui qui remet ces accords en question, ajoute-t-elle. Une pique, en retour, aux deux représentants bruxellois, Charles Picqué, mais aussi et surtout Evelyne Huytebroeck (Ecolo). Au sortir de la dernière réunion en date, ceux-ci avaient à nouveau fait planer la menace d’astreintes, autorisées par une décision judiciaire.
Une loyauté face à l’autre ? Une chose est sûre : une sérieuse mise au point s’impose, cette semaine. Et le ministre-président bruxellois est bien décidé à tester la loyauté du CD&V, au plus tard jeudi, lors du gouvernement.