Il y a une solution pour l’avenir de l’aéroport urbain de Zaventem

En marge des négociations difficiles qui viennent de reprendre entre le gouvernement fédéral, la région flamande et la région bruxelloise, l’association Bruxelles Air Libre Brussel tient à dire que le problème n’est pas insoluble, pour autant que les négociateurs planchent sur une solution à long terme.

Le but final de la réorganisation du trafic aérien peut-il être autre que d’exposer le moins de personnes possible aux nuisances et aux risques des survols à basse altitude ?

A partir du moment où ce critère figure au centre des négociations, tel que l’exige la directive européenne CEE/2002/49, le travail des négociateurs deviendra plus simple et les choix politiques s’imposeront d’eux-mêmes.

La seule solution pour un avenir durable de cet aéroport urbain réside dans l’attribution de routes aériennes qui survolent les zones les moins densément peuplées. Vu l’absence de politique cohérente d’aménagement du territoire du Brabant flamand, il est évident qu’il ne subsiste plus aucune zone dont les terres agricoles n’aient fait l’objet de constructions résidentielles. Il faudra donc bien exproprier les zones les moins peuplées. Personne ne pourra mener une vie digne d’être vécue sous ces nouvelles routes aériennes densément fréquentées. Vu le nombre relativement réduit des victimes, il sera possible et nécessaire de procéder à leur expropriation, comme l’ont réalisé tous les grands aéroports (en 2004, Aéroports de Paris a consacré 23 millions d’euros à indemniser les victimes de ses activités). Si le ministre de la Mobilité continue à disperser les vols sur des zones densément peuplées, il est évident qu’il sera impossible et impayable d’exproprier toutes les victimes.

Si l’accord se dirige dans cette direction, il restera trois problèmes cruciaux à résoudre :

1. Quelles zones seront sacrifiées au profit du développement de l’aéroport ?

Là, il s’agit d’une décision purement politique. Plusieurs possibilités s’offrent. Evidemment, personne ne souhaite être victime de cette activité économique, mais l’économie du pays semble l’exiger. Tous comptes faits, un grand nombre de personnes survolées préfèrent encore se voir offrir la possibilité de reconstruire la même chose ailleurs, plutôt que de continuer à souffrir sous les avions, de jour comme de nuit.
Le fond FANVA devra être réactivé et BIAC devra être chargé de percevoir, auprès des compagnies, les taxes nécessaires pour alimenter ce fond d’indemnisation, tel que le gouvernement Verhofstadt I l’avait prévu sur base du principe pollueur-payeur.

2. Les capacités de l’aéroport seront-elles suffisantes ?

Le nombre plus restreint de routes autorisées ne met pas l’aéroport en péril, mais il nécessitera une autre répartition des vols. Toutefois, le doublement du nombre de vols, envisagés par certains économistes, ne sera plus possible. Si l’Etat fédéral désire un tel développement du trafic aérien sur le territoire d’un des pays les plus densément peuplés du monde, il lui faudra prendre, à temps, la décision de créer un second aéroport fédéral mieux situé. Chièvres est souvent cité comme le meilleur choix. Vu son caractère non urbain, ce site serait facilement expropriable et permettrait éventuellement le maintien des vols de nuit et des synergies avec la Flandre et la région de Lille

3. Les contrôles seront-ils efficaces ?

A quoi servirait-il d’exproprier sous les couloirs IN et OUT, si les avions ne respectent pas les routes et les gradients de montée prescrits ? L’instauration d’une autorité de contrôle et de verbalisation indépendante est indispensable.

Les personnes survolées insistent auprès des négociateurs pour qu’ils se dirigent vers une solution à long terme et ne se lancent pas dans la recherche de nouveaux accords basés sur des compensations ou des compromis, qui ne feraient que retarder le moment où il faudra bien rechercher une solution durable.

La réponse qu’Air Libre adresse aux auteurs du plan de développement économique START (1) confirme qu’il est impossible d’assurer l’avenir de Zaventem sans un plan à long terme qui limite le nombre de personnes exposées aux nuisances.

Il n’y a rien qui freine autant l’économie que l’insécurité juridique, qui subsistera tant qu’il restera des victimes non indemnisées.

(1) en annexe, la réponse de Bruxelles Air Libre Brussel à l’enquête publique flamande START :
[->https://www.bruairlibre.be/IMG/pdf/Publieke_Consultatie_antwoord_AirLibre.pdf]