Le plan flamand est économique.
Les maïeurs bruxellois veulent une concertation avec la Flandre et le fédéral.

La consultation sur le plan Start, le plan flamand de développement socio-économique de l’aéroport de Bruxelles-National, est prolongée jusqu’au 15 septembre, à la Ville de Bruxelles, Evere et dans les deux Woluwe (Saint-Pierre et Saint-Lambert). Mercredi, la conférence des bourgmestres de la Région bruxelloise a néanmoins décidé de demander au gouvernement bruxellois de convoquer le comité de concertation Etat fédéral-entités fédérées pour examiner en concertation avec la Flandre ce dossier difficile.

Si on entre dans le système de la consultation populaire, explique le bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre, Jacques Vandenhaute, c’est qu’on y souscrit. Nous voulons une vraie enquête sur ce plan Start, que nous ne sommes pas en mesure d’organiser, ainsi qu’une position officielle du gouvernement bruxellois…

Mercredi également, Charles Picqué, ministre-président bruxellois, nous assurait que des négociations étaient en cours avec le fédéral et la Flandre à ce sujet.

À l’horizon 2025, la Flandre veut, en effet, faire de l’aéroport de Bruxelles-National l’un de ses principaux pôles économiques, avec Anvers et Zeebrugge. Elle a échafaudé plusieurs scénarios de développement de Zaventem, estimant qu’en toute hypothèse, les normes de bruit produit par les avions (et moins sévères en Flandre) devraient être uniformisées sur son territoire et à Bruxelles.

La Flandre considère que l’impact économique de la zone aéroportuaire s’étend, d’ouest en est, d’Alost à Aerschot et, du nord au sud, de Malines à… Bruxelles. Outre quelques communes voisines de Zaventem, la Flandre a ainsi entrepris de consulter dans la capitale. Et c’est là que le bât blesse. Elle a négligé de prendre contact avec Schaerbeek, Etterbeek, Auderghem et Wezembeek-Oppem, également fort proches de l’aéroport et soumises à ses nuisances sonores.

Les quatre communes bruxelloises contactées par la Flandre sont censées faire réagir leur population à un document de 48 pages, très technique et rédigé uniquement en néerlandais.

Le document peut être consulté sur les sites communaux. Via un questionnaire, les habitants sont invités à exprimer – pour le 30 septembre – les priorités (santé, sécurité, pollution, extension du territoire, bruit, environnement et mobilité) que la Flandre devrait, selon eux, prendre en compte. La population peut aussi préciser les mesures propres à éviter, limiter, remédier ou compenser les incidences éventuelles d’un développement économique de Bruxelles-National.

Selon Start, Bruxelles-National est un aéroport de taille moyenne qui conserve d’importantes capacités de réserves foncières devant lui permettre de devenir un acteur primordial d’investissement pour la Flandre et le pays.

Le plan considère que, dans sa large zone d’influence économique, Zaventem abrite de nombreuses entreprises qui bénéficient de la proximité de l’aéroport, pour leur production, leur image « bruxelloise » et leurs facilités d’accès. Il entend donc développer les accès, ferroviaire notamment, à l’aéroport et créer des pôles de développement économique autour de la plateforme aéroportuaire.

Start note que le nombre annuel des mouvements d’avions, 250.000, est inférieur à la capacité des pistes estimée à 450.000, dont au moins 25.000 vols durant la nuit.

Mais le plan reste muet sur les effets d’une éventuelle croissance du trafic aérien sur l’environnement et le confort des riverains.