Tapage nocturne sur la capitale

Un tiers des Bruxellois subissent des nuisances sonores supĂ©rieures aux normes de l’OMS (Organisation Mondiale de la SantĂ©). Le coupable: les vols de nuit autour de Zaventem.

PrĂšs de 300.000 habitants de la capitale ont Ă©tĂ© exposĂ©s de nuit Ă  des niveaux acoustiques supĂ©rieurs aux recommandations de l’Organisation Mondiale de la SantĂ© -45db(A)- en 2004, ressort-il d’une Ă©valuation du niveau des nuisances sonores causĂ©es en 2004 en RĂ©gion bruxelloise par l’activitĂ© de l’aĂ©roport de Bruxelles National.

Cette Ă©tude rĂ©alisĂ©e pour le compte de la RĂ©gion-capitale par l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement (IBGE) et la sociĂ©tĂ© Wölfel, spĂ©cialisĂ©e dans le domaine acoustique, fait Ă©galement apparaĂźtre qu’en journĂ©e et en soirĂ©e, 160.000 habitants de la capitale sont exposĂ©s Ă  un seuil sonore minimum de 55db(A) Ă  partir duquel l’Organisation Mondiale de la SantĂ© parle de gĂȘne excessive susceptible de nuire Ă  la santĂ©.

En Ă©tĂ©, le trafic aĂ©rien engendre une augmentation de plus de moitiĂ© du nombre de personnes exposĂ©es Ă  Bruxelles Ă  plus de 55 db(A) Sur l’ensemble de l’annĂ©e, il ressort par ailleurs que chaque nuit, plus de 20.000 personnes y sont susceptibles d’ĂȘtre rĂ©veillĂ©es et prĂšs de 4.000 personnes y sont exposĂ©es Ă  des niveaux de bruit excessifs.

Une analyse par route aĂ©rienne aboutit notamment aux conclusions suivantes: de jour, 61 % du trafic dĂ©collant par la piste 25 droite survole Bruxelles; de nuit, 80 % des dĂ©collages se font via 6 routes qui survolent la RĂ©gion-capitale; de nuit toujours, la palme de nuisances sonores revient aux deux routes les plus utilisĂ©es au dĂ©part de la piste 25 droite et qui virent Ă  gauche vers la pĂ©riphĂ©rie, exposant 50.000 bruxellois Ă  des niveaux de bruit supĂ©rieurs aux normes de l’OMS; la route Onkelinx ou route du canal a exposĂ©, Ă  elle seule, 27.000 bruxellois Ă  des niveaux de bruit supĂ©rieurs aux normes de l’OMS.

L’Ă©tude ne constitue pas encore la contribution bruxelloise Ă  l’Ă©laboration d’un cadastre du bruit perçu quartier par quartier, comme prĂ©vu dans la dĂ©claration gouvernementale fĂ©dĂ©rale pour Ă©laborer un plan d’utilisation de pistes et de routes aĂ©riennes dĂ©finitif.

Selon la ministre bruxelloise de l’Environnement qui lui a toutefois attribuĂ© jeudi le vocable de « cadastre », celle-ci s’en approche car elle s’appuie sur le plan de dispersion dĂ©cidĂ© sur le papier par l’autoritĂ© fĂ©dĂ©rale et retranscrit en plans de vol pour les pilotes. La mĂ©thode utilisĂ©e pour l’Ă©valuation a tenu compte des pĂ©riodes (hiver-Ă©tĂ©) des tranches horaires (journĂ©e soirĂ©e, nuit), de diffĂ©rentes localisations gĂ©ographiques, du type d’avion utilisĂ© et de son seuil de bruit thĂ©orique certifiĂ© par le constructeur, du seuil de gĂȘne et des diffĂ©rentes routes aĂ©riennes.

L’ensemble des paramĂštres rĂ©els connus pour l’annĂ©e 2004 (nombre d’avions, types d’avions, horaires, etc.) ont Ă©tĂ© appliquĂ©s au schĂ©ma thĂ©orique du plan de vol, voulu par l’autoritĂ© fĂ©dĂ©rale.

D’aprĂšs Evelyne Huytebroeck, le document a Ă©tĂ© envoyĂ© jeudi matin au ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© Renaat Landuyt dans l’espoir de voir le gouvernement fĂ©dĂ©ral prendre une dĂ©cision fondĂ©e sur une photographie aussi objective que possible de la situation Ă  Bruxelles.

De l’aveu de la ministre, la principale limite de ce travail est qu’il repose sur des tracĂ©s thĂ©oriques desquels les pilotes ont pu avoir dĂ©viĂ© en fonction notamment des conditions mĂ©tĂ©o. La faute en incombe selon elle Ă  Belgocontrol qui a jusqu’ici refusĂ© de transmettre les tracĂ©s radars des diffĂ©rents vols (avec Belga)