Le plan Anciaux mis en cause par la Justice

La Justice a rendu mardi deux nouveaux arrĂȘts remettant davantage en cause le plan Anciaux de dispersion des avions en provenance et Ă  destination de l’aĂ©roport national de Zaventem.

Jean-Luc Flémal

La premiĂšre dĂ©cision, dont l’impact est le plus important, a Ă©tĂ© prise par la Cour d’Appel de Bruxelles qui a donnĂ© raison Ă  la ministre bruxelloise de l’Environnement et Ă  l’Institut Bruxellois de Gestion de l’Environnement, dans l’action en cessation des nuisances sonores en RĂ©gion-capitale contre l’Etat belge, BIAC et Belgocontrol.

Dans son recours, la RĂ©gion bruxelloise demandait Ă  l’Etat belge, Ă  BIAC (gestionnaire de l’aĂ©roport de Bruxelles-National) et Ă  Belgocontrol de faire cesser les nuisances sonores dues aux survols de la RĂ©gion Bruxelles-Capitale, autorisĂ©s et selon elle intensifiĂ©s par le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ© dans ses dĂ©cisions du 28 fĂ©vrier, 13 avril et 17 mai 2004, dans le cadre du «plan Anciaux ».

La Cour a jugĂ© que le plan Anciaux avait provoquĂ© une recrudescence du nombre d’infractions Ă  l’arrĂȘtĂ© pris par la RĂ©gion bruxelloise en 1999 pour protĂ©ger ses habitants contre les Ă©missions excessives de bruit des avions en provenance de et Ă  destination de l’aĂ©roport de Zaventem.

«Les dĂ©passements rĂ©pĂ©tĂ©s des seuils maxima de bruit sont, en outre, constitutifs de violations manifestes du droit Ă  un environnement sain garanti par l’article 23 alinea 3,4Ăžde la Constitution », a-t-elle notamment prĂ©cisĂ©.

Elle estime que cet arrĂȘtĂ© bruxellois n’impose pas des normes remettant en cause les activitĂ©s de l’aĂ©roport dĂšs l’instant oĂč celles qu’il impose dans la zone bruxelloise la plus proche de celui-ci sont plus souples que les normes de l’Organisation Mondiale de la SantĂ©, en vigueur dans la partie bruxelloise la plus Ă©loignĂ©e.

Elle observe que la RĂ©gion bruxelloise n’a pas fermĂ© la porte Ă  la concertation avec les autres entitĂ©s concernĂ©es avant de prendre son arrĂȘtĂ© bruit.

La Cour d’Appel juge qu’il appartient dĂšs lors Ă  l’Etat fĂ©dĂ©ral de prendre «les mesures adĂ©quates en matiĂšre de rĂ©gulation du trafic aĂ©rien » et de mettre en oeuvre des plans de vol qui respectent les normes de la RĂ©gion bruxelloise.

L’Etat belge dispose de la facultĂ© de se pourvoir en Cassation contre cette dĂ©cision mais ce pourvoi n’est pas suspensif.

La Cour d’appel lui a donnĂ© trois mois pour faire cesser les infractions constatĂ©es en RĂ©gion bruxelloise sous peine d’une astreinte de 25.000 euros par infraction constatĂ©e.

De son cĂŽtĂ©, le Conseil d’Etat a rendu un arrĂȘt donnant raison aux riverains de la pĂ©riphĂ©rie nord de l’aĂ©roport qui, aprĂšs la suspension de l’utilisation de la piste O2/20 par la Cour d’Appel, avaient plaidĂ© pour la suspension de l’utilisation intensive de la piste 25 droite, le samedi.