L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail lance une campagne dans 30 pays européens afin de lutter contre le bruit auquel un tiers des travailleurs est exposé à des niveaux élevés pendant plus d’un quart de leur temps de travail.
L’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail a lancé à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation au bruit (20 avril) une grande campagne dans plus de 30 pays européens afin de lutter contre le bruit au travail.
Cette campagne dont le slogan est «HALTE AU BRUIT» s’inscrit dans le cadre de la stratégie communautaire de santé et de sécurité au travail 2002-2006 et sera couronnée par une semaine européenne sur le même thème, qui aura lieu du 24 au 28 octobre (on peut déjà y préparer une présence décalée d’Air Libre) de cette année.
Selon Vladimir Pidla, Commissaire européen chargé de l’emploi, des affaires sociales et de l’égalité des chances, le bruit va au-delà des problèmes d’audition : il peut être à l’origine d’accidents du travail et accroître les niveaux de stress.
En effet, une exposition prolongée à un bruit fort peut entraîner des troubles de l’audition mais le bruit peut également causer ou contribuer à : endommager les oreilles via l’exposition à des substances dangereuses; un stress lié au travail; un risque accru d’accidents du travail; nuire au ftus des travailleuses enceintes.
L’organisation mondiale de la santé a reconnu la perte auditive due au bruit comme «la maladie du travail irréversible la plus prévalente». Une perte auditive peut non seulement empêcher une personne de travailler en pleine possession de ses moyens mais également détruire sa vie sociale, en l’isolant de la communauté qui l’entoure.
Un tiers des travailleurs en Europe sont exposés à des niveaux sonores élevés pendant plus d’un quart de leur temps de travail et presque 40 millions de travailleurs (soit l’équivalent de l’ensemble de la population espagnole) doit élever la voix au dessus des niveaux de conversation habituels pour se faire entendre pendant au moins la moitié du temps qu’il passe au travail!
On estime à plus de 13 millions le nombre de travailleurs victimes d’une perte d’audition sur leur lieu de travail, non seulement dans l’industrie lourde, mais aussi dans des secteurs comme les services, l’éducation et les loisirs.
Près d’un tiers des 160 millions de travailleurs européens (dans l’ancienne UE-15) sont exposés à des niveaux sonores élevés pendant plus d’un quart de leur temps de travail.
Selon un sondage réalisé pour l’Agence européenne pour la sécurité et la santé au travail auprès de 580 actifs à partir d’un échantillon de 1.005 individus à l’occasion de la journée internationale de sensibilisation au bruit, 67% des personnes interrogées se disent dérangées par le bruit sur leur lieu de travail, et 89% d’entre elles estiment que les entreprises devraient prendre des mesures pour réduire le bruit sur le lieu de travail.La gêne est ressentie par 75% des personnes travaillant en région parisienne et par 74% des ouvriers.
À partir de l’année prochaine, de nouvelles règles européennes abaisseront à 87 décibels la limite d’exposition sonore quotidienne des travailleurs. En effet, la directive de l’UE de 2003 qui entrera en vigueur dans tous les États membres en février 2006, fixe une valeur limite d’exposition de 87dB(A) et exige que «les risques résultant de l’exposition au bruit soient supprimés à leur source ou réduits au minimum».
La campagne, qui sera étayée par toute une gamme d’informations imprimées et en ligne, avec des exemples de bonnes pratiques, sera ponctuée de milliers de manifestations dans 31 pays européens. Les manifestations comprendront des initiatives de formation et de campagnes promotionnelles mais aussi des séminaires et des ateliers. En outre, les entreprises et les organisations responsables de la sécurité au travail seront invitées à signer une charte en ligne pour témoigner de leur engagement en faveur d’une gestion plus efficace du bruit.
C.S
*L’Agence européenne pour la santé et la sécurité au travail a été créée par l’Union européenne afin de répondre aux besoins de l’Europe en matière d’informations liées à la santé et à la sécurité au travail. L’Agence, dont le siège est à Bilbao en Espagne, a pour but d’améliorer la vie des gens au travail en stimulant le flux des informations techniques, scientifiques et économiques entre tous ceux qui s’occupent des questions relatives à la santé et la sécurité au travail.