nuisances sonores de Zaventem : un dossier débile !

(Stefaan Huysentruyt – De Tijd – traduit par Bruxelles Air Libre Brussel)

Hier, la Cour d’appel de Bruxelles a jugĂ© que le plan Anciaux n’est pas suffisamment justifiĂ©. Aussi longtemps que les bases de ce plan ne seront pas mieux Ă©tablies, la courte piste d’atterrissage 02/20 de l’aĂ©roport de
Zaventem ne pourra plus ĂȘtre utilisĂ©e que dans le cas de conditions climatiques exceptionnelles. La Cour confirme par lĂ  un arrĂȘt rendu en premiĂšre instance Ă  la fin de l’an dernier.

L’arrĂȘt reprĂ©sente un sĂ©rieux problĂšme pour la coalition violette. Le plan de dispersion rĂ©duit le bruit des avions sur le Noordrand au dĂ©triment du repos dans l’Oostrand de Bruxelles.

Ce plan du ministre Anciaux Ă©tait une rĂ©action au modĂšle de concentration lancĂ© au dĂ©but de la coalition arc-en-ciel par son prĂ©dĂ©cesseur au dĂ©partement fĂ©dĂ©ral des communications, Isabelle Durant d’Ecolo. Durant,
soutenue dans ce cas par Guy Verhofstadt, avait cherché son inspiration à Schiphol.
Le modĂšle de concentration avait pour objectif de restaurer les conditions de repos Ă  Bruxelles et dans l’Oostrand sans augmenter les nuisances pour le Noordrand. Ceci grĂące Ă  toute une sĂ©rie de mesures de rĂ©duction du bruit.

Le chaos environnemental autour de l’aĂ©roport et l’absence de crĂ©dits pour l’application de mesures contre les nuisances ont cependant fait en sorte que les nuisances dans le Noordrand n’ont pas pu ĂȘtre maintenues Ă  niveau
constant. La consĂ©quence fut une contestation croissante du modĂšle de concentration. Finalement le premier gouvernement Verhofstadt abandonna ce modĂšle. En son lieu et place apparut la doctrine de la rĂ©partition maximale des vols de et vers l’aĂ©roport. Cette nouvelle doctrine ne fut cependant pas partagĂ©e par la Bruxelloise Isabelle Durant qui s’entĂȘta, essentiellement pour des raisons Ă©lectorales, Ă  dĂ©fendre le modĂšle de concentration, ce qu’elle dut mĂȘme payer de la perte de son portefeuille.

Le juge en appel renvoie le balancier Ă  l’avantage de l’Oostrand et de Bruxelles. Mais ce « dossier dĂ©bile » (klote dossier), selon les termes de Bert Anciaux, n’est Ă©videmment pas rĂ©glĂ© politiquement pour autant. La
question Ă  poser est mĂȘme de savoir si une solution politiquement satisfaisante pourra jamais ĂȘtre trouvĂ©e. Bien sĂ»r le syndrome Nimby (not in my backyard) joue un rĂŽle. Mais Ă  cĂŽtĂ© de cela existe la donnĂ©e incontournable que l’aĂ©roport se trouve au centre d’une zone trĂšs densĂ©ment
peuplée. Cette densité (trop) élevée de population rend difficile, sinon impossible, un compromis honorable entre économie et écologie. La composition asymétrique des trois gouvernements, Fédéral, Flamand et Bruxellois, augmente encore le degré de difficulté de ce dossier. Aucun
niveau de pouvoir ne veut céder à un des autres. Ce qui a été malheureusement démontré dans le dossier DHL.

Du point de vue Ă©lectoral on ne peut que constater que le plan de dispersion est une bĂ©vue de taille de l’Ă©quipe violette. En dispersant les nuisances sonores, elle a Ă©normĂ©ment augmentĂ© le nombre des adversaires de l’aĂ©roport.
Ce qui constitue un facteur de mécontentement à ne pas négliger.

( Traduction libre)
De Tijd, pagina 14,
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