Madame, Messieurs,

J’ai personnellement réalisé un cadastre de bruit sur base des données IBGE récoltées à mon domicile durant la période du 15/04/04 au 15/07/04.

Ces données sont consultables sur le site www.ibgebim.be.
Cette analyse n’a pas la prétention d’être pointue; elle ne concerne qu’un seul sonomètre et est réalisée par un profane.

Toutefois elle présente à mes yeux l’avantage de dénoncer clairement et humainement le ressenti sur le terrain d’une famille bruxelloise comme des milliers d’autres.
Une famille qui n’habite ni dans l’Oostrand, ni dans le Noordrand mais à Bruxelles.

J’ai volontairement réalisé mes calculs sur la même période que celle choisie par la KUL pour la prétendue évaluation du Plan Anciaux.
Toutefois la définition de la nuit correspond à celle de BIAC soit 23h-6h et présente donc une image plus favorable que le vécu sur le terrain (car rares sont les individus qui peuvent se satisfaire de si peu de sommeil). En outre, seuls les survols de plus de 65 DB sont repris sur le site de l’IBGE, ce qui déforme également l’image de la réalité vécue.

Mon domicile n’était pas survolé jusqu’à la mise en oeuvre des premières mesures du plan de dispersion, soit en juin 2003.
Et pour cause, puisque mon habitation est située en zone aéronautique interdite, définie par l’AR de 1954 qui vise à protéger la sécurité des abords immédiats du Palais Royal de Laeken.

Mon domicile est situé à +/- 10 km du bout des pistes et n’est pas dans l’axe de celles-ci.
Nous ne sommes donc pas riverains de l’aéroport et n’avons pas choisi de l’être.
Mon habitation est localisée en milieu urbain statistiquement repris par l’INS comme ayant une densité de population de 6000 habitants par km².
Notre quartier compte une dizaine d’écoles et de buildings.

Concernant la nuit, il ressort de mon analyse que notre habitation est en moyenne survolée par 9 avions de nuit dépassant les 65 DB.

Nous avons chaque nuit en moyenne un survol de plus de 75 DB (Il s’agit systématiquement du MD11 affrété par DHL décollant vers 3h30.)

Les pics de bruit peuvent dépasser 85 DB !
Pour rappel, sur le tarmac un avion produit 120 DB et les recommandations OMS préconisent 45 DB sur l’oreiller.
En quantité, nous avons relevé jusqu’à 29 survols de plus de 65 DB sur une seule nuit !
Pour rappel, il y a par nuit à Zaventem +/- 30 à 40 décollages.

Le principe de dispersion nous impose donc, dans une zone non survolée pendant 40 ans, en moyenne +/- 25% des décollages de nuit mais certaines nuits TOUS les décollages impactent notre habitation !

Les nuits blanches correspondent principalement aux jours ouvrables ce qui nous handicape d’autant plus au niveau professionnel et scolaire.
Les survols sont bien entendus espacés tout au long de la nuit et représentent régulièrement plusieurs heures de privation de sommeil.

Concernant le jour, notre habitation est survolée en moyenne par quelques 53 avions qui font plus de 65 DB dont 6 dépassent les 75 DB.
Pour rappel les recommandations OMS préconisent 55 DB dans les jardins.
En regard des 240 décollages moyens réalisés au départ de Zaventem, cela signifie que le principe de dispersion impose dans une zone non survolée auparavant +/- 25 % de la totalité du trafic au décollage.
Le nombre maximum de survols de jour de plus de 65 DB s’élève à 108 sur la période précitée.

En résumé, notre habitation non survolée pendant 40 ans, sous prétexte de « dispersion équitable », est soumise quotidiennement à 25 % du trafic au décollage de Zaventem dépassant les recommandations OMS jour et nuit
Nous ne voyons dans ce constat objectivé ni équité, ni dispersion.
Nous demandons donc au gouvernement fédéral de mettre fin à cette atteinte évidente à nos droits fondamentaux et de revoir complètement le plan de dispersion des nuisances de l’aéroport de Zaventem.
Le jugement du 14 décembre est un premier signal et une formidable opportunité. Merci de la saisir !

Je me tiens bien entendu à votre disposition pour tout complément d’informations que vous souhaiteriez obtenir et vous remercie de votre attention.

Chantal Liesse
1020 Bruxelles.