Les nuisances sonores provoquées par Roissy et Orly
toucheraient moins de communes

La réorganisation des couloirs aériens dans le ciel francilien, du 21 mars
2002, a entraîné une diminution du nombre de communes touchées par le bruit
des avions : telle est la conclusion du rapport annuel de l’Autorité de
contrôle des nuisances sonores aéroportuaires (Acnusa), rendu public,
mercredi 1er décembre.

Pour réaliser cette étude, l’Acnusa, en collaboration avec l’Institut d’aménagement et d’urbanisme de la région Ile-de-France (Iaurif) et la direction générale de l’aviation civile (DGAC), a choisi les journées des 25 et 27 juin, représentatives d’une circulation aérienne dense.

En 2003, l’activité des deux aéroports franciliens, Roissy et Orly, avec leurs 70 millions de passagers, a entraîné le survol, à moins de 3 000 mètres d’altitude, de 969 communes regroupant 2,7 millions d’habitants. Les modifications de trajectoires des avions ont limité le nombre de communes
survolées. Mais le phénomène est plus marqué à l’Ouest, où la population concernée a ainsi diminué de 42 % (825 000 habitants), qu’à l’Est, où la baisse n’est que de 25 % (606 000 habitants).

TRANQUILLITÉ DES PARISIENS

 » Ce n’est pas la diminution de quelques vols dans une zone ou au-dessus d’une commune qui va réduire l’impact des nuisances aériennes. Par ailleurs, le doublement du trafic annoncé pour 2015 à Roissy nous préoccupe davantage », affirme Sébastien Trollé, vice-président de l’Association de
défense contre les nuisances aériennes (Advocnar).

« A l’avenir, pour établir notre rapport, il sera important d’introduire le concept « niveau de bruit et de fréquence » dans notre démarche et pas uniquement celui du nombre de communes survolées », admet Roger Léron, président de l’Acnusa.

Car les riverains des aéroports ne sont pas tous agressés de la même manière par le bruit des avions. Les plus touchés sont les 338 000 habitants de l’Ile-de-France, survolés toute l’année. Mais, alors que la tranquillité des
Parisiens est relativement préservée par le fait qu’aucun avion ne peut survoler la capitale en dessous de 3 000 mètres, près de la moitié des habitants du Val-d’Oise est concernée par les décollages et les atterrissages. Dans les autres départements, les communes les plus touchées
sont Conflans-Sainte-Honorine (Yvelines), Meaux (Seine-et-Marne) et Gisors (Eure).

Hors de l’Ile-de-France, 170 000 habitants de Picardie et près de 20 000 habitants des régions Centre et Bourgogne sont gênés par ces nuisances sonores.

Dominique Buffier

ARTICLE PARU DANS L’EDITION DU 03.12.04