Le 13 juillet, l’association de défense des personnes survolées – Bruxelles Air Libre Brussel –
avait donné 100 jours au gouvernement fédéral pour répondre à 5 questions de base à propos de l’avenir du trafic aérien à Zaventem (voir annexe). Tout ayant été dit sur le sujet, l’association estimait n’avoir plus rien à ajouter, tant que le gouvernement n’aurait pas pris position.

100 jours plus tard, aucune réponse n’est arrivée, malgré 2 rappels écrits.

Faut-il continuer à dialoguer avec un pouvoir politique qui ne répond pas aux demandes répétées des représentants de la société civile ?

C’est à cette question essentielle qu’une assemblée extraordinaire des membres actifs d’Air Libre devait répondre.

Si l’assemblée a été unanime pour constater que la situation des victimes de l’aéroport ne s’est pas améliorée et pour affirmer qu’il fallait poursuivre un combat, qui est loin d’être terminé, elle était divisée sur les moyens à mettre en œuvre pour y parvenir.

Parmi les personnes survolées les plus révoltées, certaines ont estimé que tout avait été tenté pour négocier une réduction des nuisances et du nombre des victimes de l’aéroport urbain de Zaventem et qu’il ne servait manifestement à rien de poursuivre ce dialogue de sourds. C’est le rapport de force entre les lobbies et les personnes survolées qu’il faut changer. Il ne faut pas laisser le moindre répit à l’aéroport, tant qu’il continuera à mépriser ses victimes. Le dialogue poli et responsable a montré ses limites. Ces personnes ont choisi de se retirer de l’association et poursuivre leur combat par d’autres moyens. Elles promettent que le gouvernement et l’aéroport ne seront pas débarrassés d’elles pour autant.

D’autres victimes de l’aéroport, se sont dites sans espoir, et ont pris la décision de déménager et de quitter Bruxelles.

De nombreuses personnes ont cependant estimé que les prises de position récentes du gouvernement bruxellois et du gouvernement fédéral vont dans le sens d’une plus grande fermeté et d’une volonté affirmée de placer des limites aux nuisances et aux risques subis par les victimes de l’aéroport.

Ces personnes pensent nécessaire de poursuivre le dialogue. Elles veulent aussi regrouper les forces des principales associations en un groupe de travail efficace et rapide qui parle d’une seule voix. Elles ont donné mandat au bureau d’Air Libre pour entamer des négociations avec les associations intéressées.
Suppression de la dispersion des vols et définition d’un plan à 10 ans pour l’aéroport urbain de Zaventem devraient être les 2 priorités de cette plate forme commune. C’est une condition nécessaire pour éviter que ne s’accentue la ligne de fracture qui se creuse entre les développeurs et les victimes de l’aéroport. Même les investisseurs exigent que la clarté soit faite sur le projet à long terme de cet aéroport, sur les routes aériennes qui seront utilisées et sur la politique d’aménagement du territoire.

Plusieurs nouveaux administrateurs ont pris la tête du conseil d’administration d’Air Libre qui vient d’être mis en place et qui s’est donné un programme de lutte et d’action dirigé vers les décideurs politiques, mais dirigé aussi vers le nouveau propriétaire australien de BIAC et vers le pouvoir judiciaire.

Le site https://www.bruairlibre.be sera à nouveau accessible la semaine prochaine. Il permettra aux personnes survolées de rester en contact avec l’actualité et de faire connaître les nuisances qu’elles subissent. Elles pourront aussi communiquer leurs plaintes à l’adresse plaintes@bruairlibre.be qui dirigera leurs réclamations vers le médiateur pour l’aéroport et vers toute une série de décideurs.

Le gouvernement fédéral n’a manifestement rien gagné à ignorer les demandes des personnes survolées qui se battront désormais sur plusieurs fronts.

annexes

– [lettre ouverte au pouvoir politique (13 juillet 2004)->https://www.bruairlibre.be/lettre_ouverte_fr.html]
– [lettre à la presse->http://users.skynet.be/bruairlibre/documents/cp20040714.pdf]
– [plan en 10 points->https://www.bruairlibre.be/rubrique.php3?id_rubrique=48]