La députation permanente du Brabant flamand a décidé de maintenir le plafond actuel de 25.000 vols de nuit dans le permis d’environnement qu’elle vient de délivrer à Biac pour une période de 20 ans. Les réactions de protestation fusent tout azimut.
La députation permanente du Brabant flamand a décidé de maintenir le plafond actuel de 25.000 vols de nuit dans le permis d’environnement qu’elle vient de délivrer à Biac, la société gestionnaire de l’aéroport de Bruxelles-National. La députation du Brabant flamand a délivré ce permis pour une période de 20 ans. Elle a toutefois fait savoir qu’elle pourrait à nouveau se pencher sur ce permis en fonction des négociations au sujet des activités futures de l’entreprise de courrier express DHL.
Le permis maintient également les seuils maximum de bruit à l’émission autorisés par mouvement de nuit (Quota Count 12) et la quantité totale de bruit engendrée durant l’ensemble des nuits d’une année à 49.000 QC en été et 35.000 en hiver. Aucune norme n’est fixée pour les activités de jour (de 6 à 23 heures).
Biac devra avoir réalisé dans les 6 mois une étude sur la manière de limiter la quantité de bruit totale et par mouvement, de nuit, comme de jour. En vue de répartir équitablement le bruit, Biac sera tenu d’investir dans les trois ans dans l’extension d’un « taxiway » le long de la piste 25 gauche et dans l’aménagement du système ILS (Instrumental Landing System) sur l’ensemble des pistes. Le permis d’environnement intègre par ailleurs le plan de dispersion tel qu’élaboré par le ministre fédéral de la Mobilité Bert Anciaux.
Des conditions spéciales pourront être fixées ultérieurement dans le permis une fois connus les résultats de l’étude d’incidence ainsi qu’en fonction du résultat des négociations entre le gouvernement fédéral et DHL, a encore fait savoir la députation permanente.
Réactions en chaîne
Actie Noordrand. L’association regroupant des habitants de la périphérie nord de l’aéroport national a réagi négativement à l’annonce de la délivrance du permis d’environnement pour Biac. Pour elle, celui-ci balaie d’un revers de la main les milliers de lettres de protestation qui ont été envoyées à la députation permanente du Brabant flamand et les grands vainqueurs de l’opération sont Biac, DHL, et leurs lobbies politiques, le SP.A et le VLD. Au-delà du fait que le permis sera adapté aux conlusions des négociations dans le dossier DHL, Actie Noordrand a déploré l’absence de limite aux vols de jour et de toute considération sur une répartition équitable des nuisances. Pour l’association, le permis confirme la position d’Etat dans l’Etat qu’occupe Biac en tant qu’entreprise publique placée au-dessus des lois.
Didier Gosuin
Avant de quitter son poste, le ministre bruxellois de l’Environnement sortant a annoncé qu’il introduirait un recours au gouvernement flamand contre le permis d’environnement accordé par la députation permanente à Biac et si nécessaire au Conseil d’Etat. Il a justifié cette démarche par l’absence d’étude d’incidences au moment de la délivrance du permis et par l’absence de mesures préventives en matière de réduction des nuisances sonores et atmosphériques. Pour lui, ce permis constitue la porte ouverte à l’extension des activités de DHL.
Syndicats
Du côté des syndicats, on préfère attendre avant de prendre position dans le dossier, si l’on en croit le secrétaire du BBTK, le pendant flamand du Setca, le syndicat socialiste des employés et des cadres, Hendrik Vermeersch. Selon lui, étant donné que les dispositions du permis relatives aux vols de nuit sont dépendantes des négociations entre le gouvernement fédéral et DHL, il ne s’agit pour les travailleurs ni d’une bonne, ni d’une mauvaise nouvelle.
Périphérie
Le mécontentement affiché par les comités d’habitants de la périphérie nord de l’aéroport est partagé par ceux de l’est. Pour l’une de leurs associations représentatives, « Wakker Tervuren », ce permis d’environnement accordé à Biac ne fixe aucune limite susceptible de réduire les nuisances sonores. Il reporte en outre beaucoup de décisions à plus tard, maintenant provisoirement le plafond des vols de nuit à 25.000 par an soit 4.000 de plus qu’en 2003. Wakker Tervuren juge en outre que la députation permanente n’a pas eu le courage de rédiger elle-même un permis d’environnement complet.
UBCNA
Le Brabant flamand délivre sans aucune condition un nouveau permis d’exploitation pour l’aéroport de Zaventem pour les 20 prochaines années, l’exension de DHL est proche, a affirmé pour sa part l’Union Belge Contre les Nuisances des Avions, prédisant des recours. L’UBCNA a dit constater que la province du Brabant flamand était restée sourde à toutes les réclamations de 5.000 riverains de toutes les zones voisines de Zaventem lors de l’enquête publique réalisée dans les communes de Kortenberg, Machelen, Steenokkerzeel et Zaventem, offrant « un chèque en blanc tant à BIAC qu’à DHL-Poste allemande ».
(D’après Belga)