FRANCFORT, 23 juin (Reuters) – Deutsche Post veut utiliser jusqu’à 2,6 milliards d’euros levés grâce à l’introduction en Bourse de sa filiale Postbank pour son expansion, avec pour objectif de devenir numéro un mondial de la logistique d’ici la fin de l’an prochain.

Le président du directoire de Deutsche Post Klaus Zumwinkel a déjà fait part de son intention d’accélérer l’expansion du groupe aux États-Unis et en Asie, une fois effectuée l’IPO de Postbank , et de réduire sa dépendance vis-à-vis de son activité postale allemande, dont il détient encore le monopole.

En Europe, Zumwinkel pourrait utiliser une partie des fonds récoltés grâce au placement des actions Postbank et à l’émission obligataire qui l’a accompagné pour réaliser des acquisitions, notamment sur les marchés postaux danois et autrichien pour lesquels il a déjà fait part de son intérêt à plusieurs reprises.

La poste nationale danoise appartient actuellement au secteur public mais cette situation est amenée à évoluer prochainement avec l’adoption ce mois-ci d’une réforme permettant au gouvernement de vendre au privé 25% du capital.

Le Danemark a déjà indiqué qu’il souhaitait voir cette opération intervenir cette année.

Par ailleurs, Deutsche Post travaille déjà étroitement avec le service postal autrichien dans la distribution de courrier publicitaire. Mais la situation est différente du cas danois car aucun calendrier concret ne permet aujourd’hui d’envisager des partenariats ou le placement de participations, la priorité de la poste autrichienne étant d’augmenter ses bénéfices.

ACQUISITIONS, INVESTISSEMENTS ET DESENDETTEMENT

Zumwinkel désire utiliser une autre partie du produit de l’introduction en Bourse de sa filiale bancaire, effectuée mercredi, pour investir dans les infrastructures européennes de Deutsche Post.

« Nous parlons ici de renforcer notre position de numéro un du point de vue des plate-formes de correspondance (hub), du transport au sol et aérien », a-t-il dit.

DHL, la filiale de messagerie express de Post, envisage par exemple d’investir près de 250 millions d’euros dans de nouvelles installations pour le fret aérien à l’aéroport de Bruxelles, où il utilise pratiquement 100% de ses capacités.

Zumwinkel avait également indiqué l’an dernier, en ayant l’IPO de Postbank en tête, qu’il voulait réduire davantage l’endettement de son groupe. Celui-ci est tombé à 1,43 milliard d’euros à la fin du premier trimestre contre 2,04 milliards à la fin de 2003.

Il indiquait alors qu’une note « AA » « serait très statisfaisante ». Le groupe de Bonn a vu sa note reculer à « A » après l’annonce du rachat, pour 1,12 milliard de dollars, du groupe américain de logistique Airborne.

Zumwinkel a laissé la porte ouverte mercredi au placement d’actions supplémentaires de la Postbank pour les temps à venir, ce qui lui permettrait de renforcer son trésor de guerre.

« Nous serions de piètres entrepreneurs si nous n’envisagions pas toutes les options pour les prochaines années », a-t-il dit au sujet de la participation de contrôle que conserve Deutsche Post dans Postbank.

Si l’ensemble des obligations émises sont bel et bien échangées en actions Postbank, la part du capital de la banque placée en Bourse sera juste inférieure à 50%.

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