Refermer la boîte de pandore ?

Refermer la boîte de Pandore ?

Le dossier du survol des quartiers résidentiels, de jour comme de nuit, n’a pas fini de faire parler de lui et ne pourra être refermé, tant qu’une solution pour un avenir durable de l’aéroport urbain de Zaventem et de ses victimes ne sera pas conclu.

Bloqué par le ministre CVP Jean-Luc Dehaene pendant des années – et cela quel que soit le ministre des Transports en fonction – c’est en 1999 que ce dossier tabou a atterri sur la table de la ministre Ecolo Isabelle Durant. Les habitants des quartiers résidentiels survolés lui reconnaissent le mérite d’avoir osé ouvrir un dossier sensible, dont ils sont les victimes depuis tant d’années.

Si les solutions qu’elle avait commencé à mettre en place, avec l’accord du gouvernement Verhofstadt I, et des Régions, auraient mérité plus d’être plus abouties – notamment l’indemnisation (expropriation) préalable des victimes, avant toute concentration sur des zones moins peuplées – elles devaient cependant conduire à une diminution sensible du nombre de personnes exposées aux nuisances.

Face aux protestations légitimes des victimes expiatoires du Noordrand, les ministres du gouvernement arc-en-ciel ont profité de l’opportunité pour isoler Isabelle Durant, à la veille des élections, plutôt que d’apporter les corrections nécessaires à son plan. Ils ont ainsi réussi à provoquer l’effondrement des partis Ecolo et Agalev. Cet objectif leur a semblé plus important que celui de diminuer le nombre des victimes des nuisances de l’aéroport. Ce choix leur a profité au-delà de toute attente.

Les victimes ont apprécié les décisions cyniques et politiciennes des partis socialistes et libéraux !

Aujourd’hui, François-Xavier de Donnea se lance dans une nouvelle attaque contre Ecolo à la Chambre :
« Lorsque Mme Durant a pris la responsabilité de toucher à cette question, elle a ouvert une boîte de Pandore dont on éprouvera beaucoup de difficultés à refermer le couvercle; elle a permis le développement d’un imbroglio dont, quel que soit le ministre et quel que soit le gouvernement en place, nous aurons beaucoup de difficultés à nous extirper. »

Impliqué, de fraîche date, dans la défense des victimes de l’aéroport, le député MR estime-t-il que la situation qui prévalait à l’époque de Dehaene était satisfaisante ? Se souvient-il du vécu des habitants d’Evere, de Haren, de Woluwe, de Schaerbeek, de Neder-Over-Heembeek ? De ceux Bruxelles – dont il était le bourgmestre – traversés tous les WE pendant 25 ans par la route Chabert ?
Estime-t-il que le gouvernement violet, dont son parti est membre, va dans une bonne direction ?

OUI, il fallait ouvrir ce dossier et oser poser les bonnes questions sur l’avenir de cet aéroport urbain.
C’est le mérite d’Ecolo d’avoir eu le courage de le faire, et il faut avoir l’honnêteté de le reconnaître.

NON, les partis de la coalition violette ne s’avèrent pas capables d’élaborer un plan durable pour l’avenir de cet aéroport et des personnes qui l’entourent.

Les libéraux placent la liberté des sociétés commerciales avant le droit des personnes à disposer d’un environnement sain et d’une ville habitable.
Devant la peur d’une débâcle électorale à Bruxelles, Louis Michel a bien tenté quelques gesticulations tardives pour faire croire qu’il se rangait du côté de certains riverains, mais n’a convaincu grand monde.

Les socialistes se taisent, trop impliqués dans la gestion de cet aéroport avec Pierre Klees et sous la pression de quelques syndicats corporatistes, ils n’arrivent pas à placer l’intérêt général de la population avant les intérêts immédiats de leur parti.
Même Charles Picqué, qui espère faire un triomphe à Bruxelles, n’ose ou ne peut prendre une position.

Le plan en 10 points, présenté par Bruxelles Air Libre, ne pourrait-il être une bonne base de discussion pour définir l’avenir de l’aéroport de Zaventem et pouvoir, enfin, refermer cette boîte de Pandore ?

J.D. de Bruxelles, qui sait déjà pour qui il ne votera plus