Huit associations de riverains de l’aéroport de Bruxelles-National ont dénoncé lundi, au cours d’une conférence de presse commune, l’augmentation des nuisances qu’induit selon elles le plan de dispersion des vols élaboré par le ministre fédéral de la Mobilité, Bert Anciaux.

Les huit associations sont celles de Steenokkerzeel, Kortenberg, Zaventem-Sterrebeek, Tervuren, Wezembeek-Oppem, Kraainem et Bruxelles, et représentent, d’après elles, 80 pc de tous les riverains de l’aéroport.

Il s’agit d’AWACCS (Wezembeek-Oppem), Bruxelles Air Libre, BUTV Zaventem, Decibel 25L (Kortenberg), Sterrebeek 2000, Wake Up Kraainem, Wakker Tervuren et Zonezes (Steenokkerzeel). Selon ces associations, depuis la mise en oeuvre du plan Anciaux, le bruit des avions touche de nouveaux habitants dans certaines zones, comme à Meerbeek (Kortenberg), et dans certains quartiers de Bruxelles. Dans d’autres, les nuisances ont fortement augmenté, notamment pour les personnes habitant tout près de Zaventem. En outre, l’incertitude est plus que jamais de mise pour les riverains en raison d’une augmentation du nombre de décollages et de la politique sans cesse changeante en la matière, notent encore les représentants des riverains.

Concrètement, les habitants de la zone de Sterrebeek-Kraainem-Wezembeek-Oppem-Tervuren se plaignent d’avoir hérité d’atterrissages complémentaires sur la piste 02, de décollages complémentaires le dimanche via la piste 20 et le samedi au départ de la 25 L. Kortenberg n’est pas particulièrement heureuse d’avoir à subir les décollages via la piste 07R trois nuits par semaine et le dimanche. Steenokkerzeel déplore des décollages complémentaires au-dessus de son territoire la nuit, et la samedi via les pistes 07L, 07R et 02.

Plusieurs quartiers de Bruxelles ont à souffrir des nuisances liées aux décollages par la 25 L durant la nuit du samedi au dimanche et des avions qui virent au nord après le décollage par la piste 20. Les habitants de Bruxelles relayés par Bruxelles Air Libre se plaignent en outre des nuisances sonores engendrées par nouvelles routes au-dessus de Bruxelles au départ de la 25 R et en particulier de la « route royale » remise en service par Bert Anciaux en dépit des arrêtés d’interdiction remontant à plusieurs décennies.

Les huit associations plaident en faveur d’une suppression progressive des vols de nuit, seule une diminution des nuisances à la source pouvant, selon elles, procurer un soulagement aux riverains. Le nombre de vols de nuit ne peut en tout cas, estiment-elles, dépasser celui atteint en 2003, soit 21.000 vols entre 23 et 6 heures et 6.000 entre 6 et 7 heures.

Les comités s’opposent par ailleurs à une autorisation d’augmentation des vols de nuit destinée à plaider la cause de DHL. Ils ont rappelé, dans ce contexte, qu’il revenait au gouvernement flamand et non au fédéral de fixer un plafond maximum de vol dans le cadre d’un permis d’environnement et que cet aspect de la problématique constituait un enjeu dans le cadre des négociations pour la formation des gouvernements régionaux.

Pour les comités, durant la phase de suppression progressive des vols de nuit, seuls les appareils présentant un « quota count » (QC) de 4 maximum pourront encore voler la nuit. Les huit associations ont enfin jugé que l’aéroport de Zaventem devait se focaliser sur le transport de passagers et ne pouvait se transformer en « hub » international pour le courrier et le transport cargo. Une manifestation sera organisée le 6 juin prochain à Bruxelles afin de faire valoir ces revendications.