Densité des populations prise en compte pour le tracé des routes aériennes

Le Ministre de la Mobilité, Bert Anciaux, a créé l’événement en répondant à des questions parlementaires : il va éviter le survol de certains « noyaux de villages » (dorpskernen) pour les tracés des routes aériennes de son plan.

L’événement est de taille, puisque jusqu’ici, le ministre de la Mobilité s’était toujours refusé à tenir compte du nombre de personnes survolées par son plan de « dispersion équitable ».

C’est cette politique de dispersion aveugle qui a sensiblement augmenté le nombre des victimes de l’aéroport de Zaventem à Bruxelles et dans sa périphérie est.

L’association Bruxelles Air Libre Brussel a écrit au Ministre le 9 mai (1), pour le féliciter pour cette mesure tardive, mais pleine de la sagesse. Elle s’en réjouit pour les populations de certains noyaux villageois, qui vont en être les bénéficiaires. Elle interroge aussi le Ministre à propos de la généralisation de cette mesure à tous les noyaux densément peuplés.
Le ministre reste sans réponse.

Il a dû flairer le piège. En effet, comment peut-il justifier que les noyaux densément peuplés de certains villages (dorpskernen) seront évités, alors que des dizaines de quartier densément peuplés de Bruxelles sont de plus en plus survolés ? Est-ce cela sa répartition « équitable » des nuisances ?

Bruxelles Air Libre Brussel vient de saisir ses juristes de cette situation nouvelle et prendra les mesures qui s’imposent pour que cette prise en compte des zones densément peuplées soit applicable à chacune d’entre elles, sans discrimination aucune. Le Ministre pourrait préciser que ces déplacements de routes s’opèrent à l’intérieur de chacune des zones 6 zones qu’il a créées. Le problème c’est que ces « zones » n’ont aucune existence administrative ou légale, et le fait que toute la région de Bruxelles – Capitale ne forme qu’une seule zone est une décision purement arbitraire, non motivée.

En prenant la décision de déplacer ses premiers couloirs aériens au-dessus de zones peu peuplées, le ministre Bert Anciaux rejoint cependant inconsciemment deux des principales propositions du « plan en 10 points pour l’avenir durable de l’aéroport de Zaventem » soumis aux partis politiques par l’association Bruxelles Air Libre Brussel :

-# Interdiction de survol de TOUTE zone densément peuplée
à moins de 2.000 m. d’altitude
-# Politique d’aménagement du territoire destinée à RETABLIR des couloirs non habités et à maintenir les zones agricoles et industrielles (indemnisation des personnes les plus exposées, qui doivent pouvoir s’installer ailleurs sans frais, et refus de tout permis de bâtir résidentiel, sous ces couloirs aériens prioritaires obligatoires)

Un événement d’apparence anodine, qui pourrait avoir des conséquences importantes.



(1) courrier au ministre de la Mobilité

BRUXELLES AIRLIBRE BRUSSEL asbl/vzw

à Monsieur Bert Anciaux

Ministre de la Mobilité

Bruxelles, le 9 mai 2004

Monsieur le Ministre de la Mobilité,

concerne : verlichting voor een aantal dorpskernen

De votre courrier au Noordrand et de votre réponse orale au parlementaire François-Xavier de Donnea il ressort clairement que vous allez apporter des corrections à votre « spreidingsplan » (a).

Une d’entre elles a pour but de ne plus survoler le centre des villages (dorpskernen).

Vous dites : « … een aantal routes die nu pal over dorpskernen gaan, willen we ernaast leggen ».

Cela nous semble une mesure tardive, mais pleine de sagesse, dont les populations bénéficiaires vous seront reconnaissantes.

Pouvez-vous nous confirmer que vous venez donc de décider de tenir compte, dorénavant, de la densité des populations survolées dans l’établissement des routes aériennes ?

En attendant le plaisir de vous lire, nous vous prions de croire, Monsieur le Ministre, en nos respectueuses salutations,

Pour Bruxelles Air Libre Brussel asbl/vzw

Yvan Vandenbergh
administrateur

(a) Le texte de la déclaration gouvernementale originale annonce un « plan de répartition des vols », mais vous préférez toujours vous référer à la traduction néerlandaise incorrecte « spreidingsplan », qui a été réalisée ultérieurement. La rigueur dans le vocabulaire retenu n’est pas sans importance, ni sans conséquences, pour la mise en œuvre pratique de ce plan.