Jacques Coomans,
Kraainem
Six milliards de francs belges par an ! ! Voilà le montant sidérant des frais supplémentaires en matière de santé publique, frais entraînés pour les riverains de Bruxelles–National par les survols nocturnes. Ce montant est effarant. Il est cependant cautionné par le Gouvernement. Celui-ci a en effet officiellement déposé devant le Conseil d’Etat l’étude sur laquelle cette estimation est basée. Il s’agit d’une étude fouillée, réalisée par le Professeur Dr. Lieve Annemans, de la Faculté de Médecine de l’Université de Gand, unité de Santé Publique. Cette étude analyse en détail les conséquences des réveils intempestifs consécutifs aux survols de nuit : alcoolisme, dépressions nerveuses, maladies cardio-vasculaires, diabètes, décès, etc. . . . . Sur des bases objectives, l’étude chiffre chacune de ces conséquences en termes de coût pour la société (soins, médicaments, etc. . .), de même qu’elle chiffre le coût des pertes de productivité (absentéisme, etc. . .). Elle prévient d’ailleurs que ces montants sont sous-estimés, car il n’a pas été tenu compte des éléments moins faciles à chiffrer objectivement, telles obésité, angoisses, irritabilité, troubles de la vie sociale, hypertension, souffrances . . .
La quantification du malheur en termes de francs et centimes a naturellement un aspect choquant. Elle permet cependant de tirer au moins une conclusion immédiate. Si le gouvernement entend respecter le principe du pollueur – payeur, tel qu’il est érigé en droit européen, il doit faire rembourser par les opérateurs des vols de nuit les coûts supplémentaires que ces vols entraînent pour la communauté. A raison de 20.000 mouvements nocturnes par an, cela signifierait que, au-delà des droits et taxes déjà perçus par BIAC et Belgocontrol, l’Etat devrait imposer à chaque atterrissage et décollage de nuit une taxe compensatoire « santé publique – pollution » de 300.000 francs belges, soit 600.000 francs par transit d’avion la nuit à Bruxelles National. Ceci contribuerait efficacement à une meilleure transparence des « coûts » et des « bénéfices », ceci valant pour toutes les parties intéressées.
Pour être complet, et rester objectif, il faut ajouter que le Professeur Annemans estime que, grâce au plan Anciaux, le coût total pourra être ramené de 6 milliards par an à (seulement) 4,8 milliards par an. Une paille, quoi ! ! Sans commentaires !