DHL : coûteux emplois en Wallonie

Une implantation en Wallonie de la société de courrier express DHL coûterait près de 500 millions d’euros, conclut une étude coordonnée par la Société wallonne des aéroports dont le gouvernement wallon a pris acte. Bierset part favori.

A la fin de l’année passée, DHL a fait savoir qu’elle souhaitait étendre ses activités sur l’aéroport de Bruxelles-National pour y installer son grand centre de tri
européen. La réalisation du projet est néanmoins sujette à caution en raison des nuisances sonores qu’elle engendrerait dans la périphérie bruxelloise.
Des pistes de rechange avaient été évoquées pour maintenir en Belgique l’activité de DHL. Les aéroports wallons étaient les premiers visés.

Le 8 janvier dernier, pris dans une polémique entre les différents partenaires de la majorité, le gouvernement wallon a décidé de demander la réalisation d’une étude
sur l’impact de l’implantation de la société au sud du pays. Une synthèse de ce rapport à été rendue publique jeudi.

A Liège-Bierset, hypothèse considérée comme la plus crédible, le coût des investissements s’élèverait à 481.636.000 euros si l’on se contentait de construire une
deuxième piste. Le nombre d’habitations qui devraient faire l’objet de mesures environnementales passerait quant à lui de 11.000 à 22.000. S’il fallait aménager une
troisième piste -ce qui n’est pas exclu en raison des activités de la société TNT déjà présente sur le site-, les coûts augmenteraient encore de 155 millions d’euros, a
précisé le ministre de l’Economie, Serge Kubla.
La durée des travaux est estimée de 6 à 8 ans, sans tenir compte des retards que provoqueraient des recours de la part des riverains de l’aéroport.
Au total, le nombre d’emplois créés oscillerait de 5.355 à 10.230.
Le coût de l’investissement par emploi créé varierait donc entre 86.000 et 127.000 euros.

La piste de l’aéroport militaire de Chièvres en Hainaut a également été étudiée. L’OTAN utilise à ce jour le site pour ses activités et entend les y maintenir, signale la
note de synthèse. La négociation d’une convention avec l’Organisation s’imposerait donc avant d’y implanter DHL.
Le coût des investissements, mesures environnementales comprises, s’élèverait à 500.117.000 euros. Le nombre d’emplois créés oscillerait entre 5.533 et 10.788,
soit un coût par emploi créé variant de 81.000 à 120.000 euros.

Quant à l’aéroport de Jéhonville dans le Luxembourg, utilisé actuellement à des fins militaires, il faudrait au préalable modifier la loi avant de pouvoir y implanter DHL
et négocier avec la France pour utiliser son espace aérien.
Le coût total des investissement s’élèverait à 471.529.000 euros.
Le nombre d’emplois wallons créés serait plus faible que dans les deux autres hypothèses puisqu’une partie importante de la main d’oeuvre viendrait du Grand-Duché
du Luxembourg et de France. Dans ce cas, le coût par emploi wallon créé avoisinerait les 150.000 euros.

Ce n’est qu’au mois de septembre que le gouvernement fédéral devrait faire connaître sa réponse au sujet de l’extension de DHL à Bruxelles-National et
qu’éventuellement la Wallonie pourrait se porter candidate pour accueillir la société.
L’étude présentée jeudi ne vise donc qu’à éclairer le gouvernement wallon et n’implique en rien une prise de position de sa part dans ce dossier, ont insisté tant le
ministre-président Jean-Claude Van Cauwenberghe que M. Kubla.