Charleroi : vote du décret  » vols de nuit  » retardé

La Commission de l’Economie du parlement wallon poursuivra jeudi ses discussions au sujet de la proposition de décret du MR et du PS qui doit remédier au problème de l’aéroport de Gosselies après le jugement rendu par le tribunal de première instance de Charleroi. Le vote devrait intervenir jeudi vers 17 heures 30.

Le parlement wallon a décidé mercredi matin d’examiner en urgence la proposition de décret. Les auteurs du texte voulaient qu’il soit voté en fin de journée mais au terme d’une séance de Commission pour le moins agitée, il a été convenu que l’examen se poursuivrait jeudi. Les invectives n’ont pas manqué entre la majorité et l’opposition.

Le cdH a en effet réclamé de pouvoir disposer de 24 heures pour étudier la proposition et procéder à l’audition des représentants des riverains de l’aéroport, de la société de gestion de l’aéroport, de la compagnie aérienne Ryanair et de l’Autorité de Contrôle des Nuisances Aéroportuaires en région Wallonne (ACNAW). S’il n’était pas fait droit à sa demande, le cdH a menacé d’user des possibilités que lui offre le règlement pour retarder le vote.

Pour l’opposition, il s’agissait de pouvoir se prononcer en connaissance de cause dans une matière particulièrement sensible et complexe. La majorité a crié à la manoeuvre dilatoire. La discussion a pris un tour très polémique et chacun a agité son interprétation du règlement du parlement.

Au terme d’une interruption de la séance, il a été convenu que la Commission entendrait jeudi à 9 heures 30 l’exposé des représentants de l’aéroport et de l’ACNAW, le cdH s’engageant à accepter un vote avant 14 heures. Sur le fond, le PS et le MR ont rappelé l’importance de leur texte pour la région de Charleroi. « Si aucune initiative n’est prise, on risque de mettre à mal un certain nombre de vols ainsi que la base européenne de Ryanair et les emplois qu’elle génère. Il n’est pas question aujourd’hui de faire de la politique politicienne », a souligné Philippe Fontaine (MR).

Paul Ficheroulle (PS) a quant à lui insisté sur l’équilibre les intérêts économiques et ceux des riverains que garantissait la proposition. Le cdH a dénoncé la façon dont la majorité réglait le problème. En 2001, elle a autorisé des dérogations aux heures d’ouverture de l’aéroport de Charleroi (7 heures-22 heures) et ces dérogations sont devenues la règle, a souligné André Antoine. « Le système de dérogations présentées comme exceptionnelles est devenu un appendice à l’activité régulière de l’aéroport. Le texte approuvé il y a trois ans était confus et a donné lieu à des recours », a-t-il dit.

Un certain malaise était perceptible sur les bancs écologistes. Ecolo craint qu’en autorisant des vols à partir de 6 heures 30 et entre 22 heures et 23 heures, on crée une inégalité de traitement au détriment des riverains de Gosselies. En effet, l’isolation des maisons a été faite en fonction des normes de jour, soit 7 heures-22 heures. L’extension de ces heures impliquerait qu’elles empiètent sur une période nocturne.

Le ministre de l’Economie, Serge Kubla, a appelé les parlementaires à donner à Gosselies les mêmes heures d’ouverture que les autres aéroports européens, soit jusqu’à 23 heures. Dans un communiqué, le ministre-président Jean-Claude Van Cauwenberghe, a abondé dans le même sens, demandant lui aussi l’adoption en urgence de la proposition.