Fin de la semaine derniÚre, les habitants néerlandophones de Laeken, Neder-over-Heembeek et Haren ont reçu dans leur boßte aux lettres une missive signée par le ministre fédéral de la Mobilité, Bert Anciaux (Spirit). Ce dernier y expose sa position dans le dossier du survol de Bruxelles.
Un vent favorable a dĂ©posĂ© un exemplaire de la lettre sur le bureau de Freddy Thielemans, bourgmestre PS de la Ville de Bruxelles. Son sang n’a fait qu’un tour. Il est tout Ă fait inacceptable et insupportable qu’un ministre fĂ©dĂ©ral envoie un courrier d’information uniquement aux habitants nĂ©erlandophones de ces quartiers. C’est une erreur fondamentale. Et un vĂ©ritable camouflet pour la Ville.
Pour le bourgmestre, ce courrier pose un problĂšme de lĂ©galitĂ©. Bert Anciaux a, semble-t-il, utilisĂ© le registre Ă©lectoral pour cibler son envoi. Il y va de la protection de la vie privĂ©e, argumente Freddy Thielemans. Par ailleurs, n’y a-t-il pas lĂ aussi violation de la loi sur l’utilisation des donnĂ©es personnelles Ă caractĂšre sensible ? Et non-respect de la loi sur les dĂ©penses Ă©lectorales en terme de communication gouvernementale ?
Ce jeudi, le bourgmestre proposera au collĂšge de dĂ©signer un avocat pour Ă©tudier les voies de recours possibles pour la Ville, afin que chacun de ses citoyens soit traitĂ© sans discrimination. Il n’est pas tolĂ©rable qu’un ministre fĂ©dĂ©ral ne tienne compte que d’une partie de la population et non de l’intĂ©rĂȘt gĂ©nĂ©ral, conclut Freddy Thielemans.
Le ministre a tenu Ă informer les habitants qui se trouvent dans le prolongement de la piste 25 R, qui sont les plus incommodĂ©s, souligne-t-on au cabinet de Bert Anciaux. Suite aux rĂ©actions, nous attendons l’avis de la commission de contrĂŽle des dĂ©penses Ă©lectorales et de la commission de protection de la vie privĂ©e pour envoyer un courrier aux habitants francophones.
C’est ce qu’a aussi rĂ©pondu Bert Anciaux, mercredi aprĂšs-midi, Ă Karine Lalieux (dĂ©putĂ©e PS), qui l’interpellait sur la question en commission de l’IntĂ©rieur. Il a prĂ©cisĂ© que, s’il y avait faute, il en assumerait les sanctions.
De toute maniĂšre, le mal est fait. L’attitude du ministre est choquante, commente-t-elle. Il agit comme s’il y avait des habitants qui comptent plus que d’autres, c’est de l’Ă©lectoralisme.
DĂ©ontologiquement, c’est inacceptable. Par ailleurs, le dossier n’est pas clos. Le ministre livre son interprĂ©tation, sans tenir compte de l’avis de ses collĂšgues du gouvernement. C’est un manque de respect.
A suivre.
MARTINE DUPREZ
Consultez la [traduction de la lettre incriminée->art250]