Des riverains de l’aéroport de Bruxelles-National exigent un plan catastrophe.
Liège-Bierset est en pleine adaptation de son plan particulier d’urgence.
Parallèlement aux problèmes de nuisances sonores qui ont pris leurs nuits en otage et les empêchent de jouir d’un sommeil réparateur, des riverains de l’aéroport de Bruxelles-National sont aussi inquiets pour leur sécurité. Le problème n’est pas neuf, mais la récente sortie de la gouverneure de Bruxelles, Véronique Paulus de Châtelet, a encore jeté de l’huile sur le feu. «On constate qu’aucun plan catastrophe n’a été réalisé pour faire face à un éventuel crash aérien sur Bruxelles, que les pompiers de la capitale affirment qu’ils n’ont pas les moyens matériels et humains pour affronter ce type d’accident et qu’ils n’ont pas été préparés à une telle éventualité d’accident d’avion en milieu urbain», commente Jacques Vandenhaute, bourgmestre de Woluwe-Saint-Pierre et président de l’Union belge contre les nuisances des avions (Ubcna).
Il épingle la gouverneure dans son analyse et fustige sa lenteur à mettre en place un véritable plan catastrophe. «Les communes ont leur plan catastrophe au niveau local, mais il manque une réelle coordination. C’est à la gouverneure Véronique Paulus de Châtelet d’élaborer un véritable plan avec les services compétents, mais on ne voit rien venir», dit-il. Et d’estimer que le sujet devient urgent d’autant plus que le rapport 2003 du corps d’incendie de Bruxelles indique que les pompiers de la capitale sont sortis «à 19 reprises, au cours de l’année écoulée pour porter assistance à des avions en difficulté».
Le point de vue de la principale intéressée est évidemment plus nuancé. «Monsieur Vandenhaute exagère en affirmant qu’il n’y a pas de coordination. Il existe bien un plan, mais tout n’est pas encore finalisé par manque de crédits et d’hommes. On n’est pas non plus encore parfaitement préparé et je dois travailler à l’harmonisation des plans communaux d’urgence avec mon plan général», reconnaît Véronique Paulus de Châtelet.
Et la situation sur les sites
A l’inverse de Bruxelles, la province du Brabant flamand dispose, elle, d’un plan catastrophe en cas d’accident d’avions. L’aéroport de Bruxelles-National également et on y assure que des exercices ont même eu lieu l’an dernier avec la participation de la gouverneure de Châtelet et des hôpitaux bruxellois.
Du côté de l’aéroport de Liège-Bierset, la situation est bien meilleure. «Le plan catastrophe à Bierset dispose non seulement du matériel conformément aux recommandations de l’Organisation de l’aviation civile internationale (OACI), mais aussi de matériel médical permettant de traiter 50 victimes simultanément et d’équiper 10 médecins. C’est le seul aéroport belge à être doté d’un équipement aussi perfectionné, en plus du dispositif mis en place par le ministère de la Santé publique et chapeauté par la Province et qui permet de traiter 100 victimes», affirme le docteur Philippe Burette, coordinateur du plan catastrophe interne de l’aéroport liégeois.
Les trente pompiers de l’aéroport ont suivi une formation dans la plus grande école en la matière à Toronto, au Canada. Mais pour plus d’efficacité, le plan catastrophe du site liégeois est en pleine adaptation «en raison des nouveautés intervenues il y a 2 ou 3 ans (nouveaux services de police, etc.)», dit Mme Clerinx, responsable du plan provincial.
Ph.Lawson
© La Libre Belgique 2004