les marchandises prennent l’avion

André Ruwet

(…) DHL, gĂ©ant du fret aĂ©rien, met la pression sur le gouvernement belge pour qu’il finance l’infrastructure nĂ©cessaire Ă  l’extension de ses activitĂ©s.

Alors que la lutte contre l’effet de serre devrait ĂȘtre une prioritĂ© absolue, on peut lĂ©gitimement se demander si le transport de marchandises par voie aĂ©rienne est un mode de dĂ©veloppement Ă©conomique durable. Surtout quand il s’effectue la nuit, dans l’un des pays les plus densĂ©ment peuplĂ©s de la planĂšte.

Certes, nous avons besoin de crĂ©er des emplois. Mais nos logements sont largement Ă  rĂ©nover, nos sources d’Ă©nergie Ă  reconstruire. L’Ă©ducation, la santĂ©, la culture…manquent cruellement de moyens humains qui contribueront Ă  crĂ©er les vrais emplois de demain.

Sans nourriture, sans eau potable, sans infrastructures sociales, une large frange de la population mondiale survit dans le dĂ©nuement quasi complet. Sur cette terre, s’il est bien une chose dont nous ne manquons pas, c’est de travail.
Dans un contexte de crise du dĂ©veloppement humain et de grave perturbation du climat, tant que les politiques paieront pour que les marchandises (non urgentes) prennent l’avion, ce sera le signe que les prioritĂ©s sont inversĂ©es.
Reste Ă  les mettre Ă  l’endroit !