Sécurité

Localisation

L’aéroport de Bruxelles National, propriété d’un groupe financier australien et renommé Brussels Airport, ne peut être plus mal situé par rapport à la ville. Les pistes s’arrêtent entre 500 m et 2 km des premières habitations.

Crash de l’avion cargo 747 de Kalitta Air en mai 2008
Image Bruairlibre

Procédures de vol

Les procédures de vol actuelles (cf. plus bas) font passer les avions au-dessus de zones à forte densité de population. La majorité des vols1 survolent Bruxelles, qui compte plus de 6.600 habitants au km2.

1 passagers, mais aussi cargos et avions militaires

Déjà, un premier incident grave a affecté le ciel bruxellois, le 31 août 2006. Un Boeing de la SN Brussels Airlines a connu une panne de réacteur au décollage, le forçant à faire demi-tour au-dessus de la ville, survolant à très basse altitude des quartiers densément peuplés pour rejoindre péniblement les pistes, pour y atterrir en urgence.
Cette fois, nous avons eu à déplorer un accident majeur en bout de piste, ce 25 mai 2008. Un avion cargo 747 de la compagnie américaine Kalitta Airlines, a rencontré une grave défaillance au décollage, et il n’a pu quitter le sol sur une piste trop courte et en pente contraire. Il s’est écrasé au bout de la piste, hors des installations aéroportuaires, à quelques dizaines de mètres des premières habitations.

Orientation des pistes

Par vent d’ouest, les avions doivent décoller en survolant des zones densément peuplées, car les pistes sont aux portes de la ville, situées à l’est, dans le sens opposé aux vents dominants. Cette situation géographique rabat tout le traffic aérien sur Bruxelles, quand notre météo belge est normale. Par vent d’est, la situation varie au gré des humeurs politiques du moment. D’autres zones tout aussi peuplées souffrent des décollages d’une piste auxiliaire, la 02/20, tandis que le reste de la ville, dont le centre historique de notre capitale, est soumise à haut risque avec les atterrissages sur les deux pistes principales 25R et 25L. — Voyez aussi la carte des pistes
Une telle situation ne posait pas de problème lors de la création de l’aéroport par les Allemands pendant la guerre, car le nombre de vols était dérisoire en regard du traffic aérien actuel, et d’autre part, la ville de Bruxelles était beaucoup moins étendue. Mais la poursuite du développement de l’aéroport de Zaventem est devenu une aberration aujourd’hui, compte tenu du développement du nombre de vols, de l’extension de la ville et des vents dominants.

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Politisation du dossier des nuisances sonores

La dangerosité de l’aéroport de Zaventem, outre qu’il est enclavé en milieu urbain, est encore accentuée par des procédures de décollages imposées par des considérations politiques et communautaires. Nous, les Belges, nous entendons parler du « plan de dispersion Anciaux » depuis 2004 ! Ce plan de dispersion des nuisances sonores est unique en son genre, puisqu’au contraire de ce qui se fait partout dans le monde, selon les préconisations de l’OACI (organisation de l’aviation civile internationale), où l’on essaie de concentrer l’impact des nuisances dans des couloirs bien définis, le plan belge, au contraire, essaie de disperser les nuisances sur l’ensemble des zones riveraines, et tout spécialement sur la capitale densément peuplée. À l’origine d’une telle absurdité, le conflit communautaire qui couve en Belgique, entre francophones et néerlandophones. Ce sont les vues partisanes des différents minitres de la mobilité, qui se sont succédés au pouvoir, qui ont pour conséquence des plans de vol dangereux pour les avions, les passagers et les habitants survolés.
Pendant des années, les associations de riverains ont dénoncé le caractère dangereux de ces vols au-dessus des zones densément habitées. Rien n’y a fait, le pouvoir politique est resté sourd. Alors, les mêmes associations, dont Bruxelles Air Libre, ont déposé des recours devant les tribunaux. Les décisions de justice ne sont toujours pas respectées, l’État belge va d’appel en appel, aux frais des contribuables, alors que de simples modifications des procédures de vols stopperaient l’avalanche d’astreintes.
Cet accident du Kalitta Air devrait résonner aux oreilles politiques comme un signal d’alarme. Que se serait-il passé si cet avion, qui s’est brisé en deux au moment de quitter le sol, s’était rompu quinze secondes plus tard ? C’était le drame, avec d’innombrables victimes au sol. Comme si la proximité des maisons ne suffisait pas, une fraction de seconde plus tard, la carcasse de l’avion venait couper la ligne de chemin de fer, située elle aussi en bout de piste. L’image qui suit parle d’elle-même :

Image Bruairlibre
Après cet accident très grave, dont les conséquences auraient pu être terribles, les responsables politiques sont au pied du mur. Cette fois, le bilan est seulement de quatre blessés légers parmi l’équipage de l’appareil, mais l’enquête révèlera si cet avion a décollé en surcharge …