Renaat Landuyt propose de les réduire de 25000 à 18000 par an après 2008.
Et d’ici là?

La presse flamande a révélé mercredi le contenu de la note de travail du ministre Renaat Landuyt (SP.A) visant à régler la problématique des vols de nuit à l’aéroport de Bruxelles-National. Dans les grandes lignes, le document qui a été remis la semaine dernière aux gouvernements flamand et de Bruxelles-Capitale, propose de réduire le nombre de vols de 25000 actuellement à 18000 après 2008. Par ailleurs, la note semble répondre à une des nombreuses (et contradictoires) décisions judiciaires en renonçant à l’utilisation préférentielle de la courte piste 02/20. Son usage ne sera plus dicté par un plan préétabli, mais il dépendra seulement des vitesses du vent.

Du côté des Bruxellois, on précise que la «note Landuyt» est un document de travail à casser, dans la mesure où elle comporte des dispositions qui laissent perplexes. On craint notamment une augmentation des vols diurnes et nocturnes sur la capitale. Une rencontre a encore eu lieu mardi entre le fédéral et ses partenaires bruxellois et flamand sur la note du ministre Landuyt, mais aucune avancée significative n’a été actée.

Travaux pour 135 millions

D’après des observateurs, la note Landuyt est faible à plusieurs égards et les avancées sont timides. Elle n’étend pas la période de nuit à 7h et ne définit pas de limitation des avions bruyants. Elle déchargerait les habitants du nord de Bruxelles (Noordrand) en supprimant la route du ring pour tout renvoyer sur la route du canal. Elle n’évoque plus le cadastre du bruit, ni l’évaluation du plan de dispersion actuel.

Elle ne prévoit aucun fonds pour l’isolation des maisons, ni des mesures d’expropriations des riverains trop exposés au bruit des avions. Certains reprochent au ministre de la Mobilité de faire la part belle à Biac (gestionnaire du site) en prévoyant notamment des travaux d’infrastructures (taxiway, allongement) sur l’une des pistes parallèles (la 25 Gauche). Aucune allusion n’est faite au financement de ces travaux dont on peut supposer qu’ils entraîneront une augmentation des mouvements de jour sur le site de l’aéroport national. Biac aurait évalué ces travaux à environ 135 millions d’euros.

La note semble ignorer l’urgence du moment. Il y a le délai du 15 octobre, date où l’Etat doit notamment s’acquitter des astreintes (le milliard de FB est dépassé) pour l’usage intensif de la piste 02/20. Le ministre Landuyt ne s’occupe que de l’après 2008, quid des nuisances d’ici là?

Plutôt 15000 vols de nuit

L’accueil des riverains est mitigé. «On n’est pas tenu au courant des discussions. L’abandon de l’usage préférentiel de la piste 02/20 va dans le bon sens, mais les travaux d’allongement de la piste 25 Gauche supposent un accroissement des mouvements de jour. Nous voulons une limitation des mouvements à 250000 par an», dit Peggy Cortois, administrateur délégué de l’association des riverains Ubcna.

Elle juge insuffisante la réduction des vols de nuit proposée.

En tenant compte du prochain désengagement partiel de DHL, des observateurs estiment qu’une limitation des vols de nuit à 15000 (5000 décollages, 10000 atterrissages) serait une option plus raisonnable.

© La Libre Belgique 2005