Notre ASBL a organisé à Woluwe St Pierre, une commune survolée à la fois par
les décollages et les atterrissages en 01 une séance d’information électorale au
cours de laquelle les candidats tête de liste des différents partis ont fait part de
leur position respective concernant le survol de la commune et les solutions que
eux et leur parti défendent pour améliorer la situation.
La séance s’est tenue en présence de plus de 150 personnes.
Les 5 têtes de liste des formations politiques qui se présentent aux suffrages des
électeurs de WSP ont répondu à 5 questions préparées par les organisateurs qui
avaient été envoyées à l’avance.
Dans l’ensemble, les interventions des 5 orateurs et les débats qui ont suivi ont
été d’un très bon niveau.
Une des conclusions principales, c’est qu’il y a un large consensus entre les
candidats sur les actions à prendre pour diminuer les nuisances causées par le
survol de la commune :
1. Interdiction de survol pendant la nuit au moins de 23 à 7h.
2. Pas de refédéralisation de la compétence liée au bruit.
3. Application de l’arrêté bruit et de la tolérance zéro.
4. Accélération de la procédure de perception des amendes.
5. Agir à la fois sur les atterrissages en 01 et les décollages par le virage
gauche.
6. Extension de 1800 m de la piste 25L
7. Intensifier les décollages vers le Sud par la piste 19.
8. Importance de la pollution par les UFP sur la santé.
9. Eviter le NIMBY entre les habitants et les associations.
10. Meilleure synergie entre tous les aéroports belges.
11. Limitation du nombre de vols par année.
12. Faire de BN un aéroport urbain, sans compagnies low costs, sans vols de
fret et sans vols intercontinentaux.
Actuellement, pour WSP, on constate plus de 80% d’infractions pendant la nuit
sur la 01 et de nombreuses infractions sur le virage gauche entre 6 et 7h du
matin, mais les amendes ne sont pas perçues.
Quelques idées plus spécifiques :
– LB :
o ne comprend pas comment le jugement de juillet 2017 n’est pas
accepté par le Fédéral.
o dénonce l’inertie du MR ; il n’y a eu aucune évolution du dossier
depuis le moratoire.
o dénonce la mascarade du Forum 2040.
o soutient à fond la voie juridique comme arme la plus efficace pour
faire bouger les choses, sceptique quant à une solution politique.
– Défi :
o s’inquiète des conséquences du jugement de mai 2018 concernant le
Noordrand.
o l’arrêté Gosuin est la seule arme dont on dispose.
o pas de survol des populations denses.
– PS :
o préconise une union sacrée entre partis francophones au moment
des prochaines élections régionales et fédérales.
o suggère que la Région Bruxelloise investisse dans l’aéroport
– Ecolo :
o ne pas se focaliser sur les aspects économiques et communautaires
mais sur le bon sens qui est de veiller au bien-être et à la santé de la
population.
o survoler les zones les moins densément peuplées.
o position commune avec Groen
o revoir le système de taxation du kérosène, etc. qui est archaïque.
o une répartition des activités entre les aéroports serait aussi
bénéfique pour la Flandre où les aéroports (Anvers et Ostende) sont
en mauvaise situation financière.
– MR :
o dénonce certaines propositions récentes de la Région concernant les
normes de vent que l’on voudrait abaisser à 5 nœuds au lieu de 7.
o soutient l’idée de concentrer les routes sur un nombre minimal
d’habitants en isolant les habitations concernées ou en expropriant
le cas échéant (selon l’exemple de Liège).
o note que la DGTA n’a jamais surveillé correctement les activités
aéroportuaires dans le passé ; 36 personnes ont été embauchées
récemment à l’initiative du MR.
o insiste sur l’importance de l’étude d’incidences, en développement
par le ministre fédéral de la mobilité (MR), qui devrait être une base
sur laquelle on pourra agir.
Une dizaine d’interventions de citoyens ont eu lieu.
On retiendra les plus pertinentes :
1. Il est normal que les compagnies rechignent à payer les amendes car elles
ne sont pas directement responsables des violations des limites de bruit.
Les pilotes ont un plan de vol imposé par Belgocontrol : c’est donc
Belgocontrol qui devrait être sanctionné et payer les amendes.
2. Le cœur du problème, c’est Belgocontrol, un « Etat dans l’Etat » noyauté
par les flamingants. Avec 72 routes de décollage et d’atterrissage de et
vers Bruxelles National, Belgocontrol peut faire passer les avions à
n’importe quel endroit.
3. Concernant une question sur l’inefficacité des politiques, Benoît Cerexhe
réaffirme que le seul moyen de faire bouger les choses, c’est la voie
judiciaire. Alexia Bertrand n’est pas d’accord : pour elle, les solutions ne
peuvent être que politiques.
4. Concernant la meilleure manière de se faire entendre, on pourrait penser
à une manifestation publique. C’est une idée à retenir mais il faut
rassembler un grand nombre, voire des milliers de personnes sinon cela
n’a aucun impact.
5. La répartition/spécialisation entre Bruxelles National et les aéroports
régionaux sera difficile à réaliser au vu de la directive européenne EEV
Règlement EU 598/2014 en application depuis juin 2016, qui fixe des
règles pour introduire des restrictions d’exploitation, notamment des
changements de routes.
Conclusions de chaque orateur :
– LB : la solution sera judiciaire, donc il faut poursuivre les actions entamées
et mettre en place le plus vite possible une nuit calme.
– MR : la solution sera politique et l’étude d’incidences en cours devrait être
un élément crucial des décisions du prochain gouvernement.
– Défi : insiste sur la limitation du nombre de vols et une meilleure
concertation avec les citoyens.
– PS : le survol doit être un sujet important dans les programmes des partis
pour les élections prochaines.
– Ecolo : insiste sur les effets néfastes du bruit sur la santé dès que le niveau
dépasse 40 dBA.