Survol de Bruxelles ; un « plan » du fédéral sans mesure opérationnelle immédiate et concrète

Commentaire  : Ce n’est pas un plan, c’est le MR qui s’assied sur une décision de justice, qui bafoue l’Etat de droit mais aussi qui délaisse, voire qui trahit les Bruxellois.

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25/11/2017

Survol de Bruxelles : le plan du fédéral pour réduire les nuisances

Le gouvernement fédéral a adressé, vendredi, à la Région bruxelloise, une lettre dans laquelle il s’efforce de répondre aux attendus du jugement rendu le 19 juillet dans le dossier du survol de Bruxelles. Il avait jusqu’au 25 novembre pour s’y conformer sous peine d’astreintes potentiellement redevables à partir du week-end prochain.

En cause, des violations affectant la route du ring la nuit, la route du Canal de jour et de nuit et la courte piste 01, s’agissant des atterrissages, entre 23 heures et 7 heures du matin.

D’après nos informations, le ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot (MR), n’entend pas adopter de mesures opérationnelles immédiates et concrètes, de quoi respecter l’arrêté bruit, car cela supposerait des déplacements de routes (les vols glisseraient de la route du Canal vers la route Delta, située à peine 300 mètres) dont il ne veut pas, car cela ne ferait que détourner, à ses yeux, les nuisances vers d’autres habitants.

Interrogé par nos soins, M. Bellot nous a confirmé, vendredi, que son choix porte sur une atténuation globale du volume sonore des avions pour tous les quartiers bruxellois mais aussi brabançons wallons et flamands survolés.

Descentes en ligne droite

A titre d’exemple, son équipe privilégie un dispositif appelé CDO en vigueur dans plusieurs aéroports. Ce système prévoit que les avions munis de l’équipement ad hoc, au lieu de descendre par paliers, seraient pris en charge à plus haute altitude et descendraient vers la piste en ligne droite, ne se révélant bruyants que pour la zone la plus proche de l’aéroport. Bref, M. Bellot compte sur les avancées de la technologie pour réduire les nuisances infligées à tous les citoyens affectés peu ou prou par les atterrissages et les décollages.

Le fédéral espère rencontrer les attentes de la Région de Bruxelles-Capitale et des riverains par le biais d’une étude d’incidence qu’un comité ministériel restreint a décidé, jeudi, de lancer pour l’ensemble des routes de décollage et d’atterrissage de l’aéroport de Bruxelles-National.

Selon M. Bellot, cette étude sera confiée à un acteur spécialiste en aéronautique « objectif, indépendant et bénéficiant d’une expertise internationale ». Le cahier des charges prévoit qu’il n’aura eu aucun lien avec aucune des parties concernées depuis au moins sept ans.

A lui de mener une étude tenant compte des règles de sécurité, de la capacité et des possibilités de développement de l’aéroport et des nuisances que son survol entraîne. A lui ensuite de formuler des recommandations pour diminuer ces nuisances, sans affecter la bonne marche de Bruxelles-National. On attend tout cela pour la fin de 2018 au plus tard et d’ici là, des mesures opérationnelles tenant compte de la législation aéronautique auront été préparées.

La grande question est de savoir si cette façon de « jouer la montre » pourra convaincre les plaignants à l’origine de la décision de juillet. La ministre régionale bruxelloise de l’Environnement, Céline Fremault (CDH), disait, jeudi, attendre une « réponse juridique, technique et non politique » et « des solutions d’ici ce samedi ». D’aucuns estiment que le contenu de la lettre du fédéral ne suffira pas à la satisfaire.

Le cabinet de la ministre bruxelloise de l’Environnement évalue le courrier du fédéral

(belga) Le cabinet de la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault (cdH) a confirmé samedi midi s’être vu transmettre vendredi soir le courrier en provenance du gouvernement fédéral au sujet des mesures que celui-ci est censé prendre pour se conformer au jugement du tribunal de première instance de Bruxelles du 19 juillet dernier.

Le cabinet de Mme Fremault a précisé procéder actuellement à l’évaluation du dit courrier. « La lettre que nous avons reçue vendredi dans la soirée est en cours d’analyse et d’évaluation afin de déterminer si elle répond au prescrit de la décision ordonnée par le juge le 19 juillet dernier », a indiqué samedi midi le porte-parole de la ministre bruxelloise, sans préciser de délai. La réaction bruxelloise devrait intervenir au plus tard d’ici le début de la semaine, a-t-on appris par ailleurs à bonne source.

J.-C. M. et belga