11/03/2016
La trĂšs respectĂ©e Katholieke Universiteit Leuven fait-elle le jeu de la Flandre dans le dossier du survol de Bruxelles ? Câest lâintime conviction de lâassociation CĆur Europe, qui milite depuis des mois pour limiter les nuisances sonores occasionnĂ©es par lâaĂ©roport de Zaventem. Cette conviction est nĂ©e Ă la lecture du dernier rapport « contours de bruit » fourni par la KUL. Ces calculs sont effectuĂ©s par le laboratoire dâacoustique de lâuniversitĂ© louvaniste et sont ensuite comparĂ©s aux mesures effectuĂ©es par sonomĂštres aux alentours de lâaĂ©roport. Objectif : montrer la situation sonore autour de Brussels Airport, conformĂ©ment Ă la lĂ©gislation flamande et au permis dâenvironnement de lâaĂ©roport. La KUL prĂ©cise que ce sont ses simulations et non les mesures sonomĂštres qui sont officiellement utilisĂ©es.
« Ces simulations ne correspondent Ă aucune rĂ©alitĂ©, elles permettent juste Ă lâaĂ©roport dâaffirmer que dâannĂ©e en annĂ©e, de moins en moins de personnes sont impactĂ©es par le bruit », glisse une source proche du dossier survol. CĆur Europe va plus loin. « La comparaison entre la rĂ©alitĂ© et les rĂ©sultats du simulateur est flagrante, indique Jean-NoĂ«l Lebrun, animateur de lâassociation. Le simulateur minimise systĂ©matiquement les niveaux sonores des principales routes aĂ©riennes qui passent au-dessus de Bruxelles, alors que le simulateur indique des niveaux sonores gĂ©nĂ©ralement supĂ©rieurs aux donnĂ©es des sonomĂštres pour les communes flamandes. » Ainsi, les diffĂ©rences constatĂ©es entre les points de mesures bruxellois et les points de mesures flamands ne seraient « en rien dues au hasard », selon Jean-NoĂ«l Lebrun, qui parle de « manipulation concertĂ©e ». Les explications donnĂ©es par la KUL Ă ces diffĂ©rences ne sont pas convaincantes Ă ses yeux.
Des coĂŻncidences, selon la KUL
CĆur Europe ajoute que lâuniversitĂ© pĂšche Ă©galement dans le calcul du nombre dâhabitants impactĂ©s. Ainsi, pour un certain niveau de bruit, la KUL oublierait plus de 20 000 Bruxellois qui seraient pourtant directement victimes de nuisances sonores. « Cette mĂ©thode est Ă©tablie au niveau international depuis des annĂ©es », rĂ©plique Christ Glorieux, professeur Ă la KUL. Il ajoute que la gĂȘne occasionnĂ©e par le survol est subjective et donc particuliĂšrement difficile Ă Ă©valuer.
Pour ce qui concerne les diffĂ©rences constatĂ©es entre Bruxelles et la Flandre, la KUL Ă©voque des « coĂŻncidences » alors que les gaps « ne dĂ©passent en gĂ©nĂ©ral pas les 2 dĂ©cibels », et se situent dans une marge dâerreur, satisfaisant les scientifiques du labo dâacoustique flamand. CĆur Europe sâinquiĂšte toutefois de « lâabsence de fiabilitĂ© et dâimpartialité » dans ces donnĂ©es, alors que la Flandre doit « revoir son plan quinquennal pour lâaĂ©roport de Zaventem ».