Le gouvernement fĂ©dĂ©ral a enterrĂ© vendredi matin, lors d’une rĂ©union avec les RĂ©gions, la taxe sur les billets d’avion qui avait Ă©tĂ© prĂ©vue dans son budget 2009.
Les 133 millions que cette taxe auraient dĂ» rapporter doivent donc ĂȘtre cherchĂ©s ailleurs. Le ministre des Finances, Didier Reynders, a indiquĂ© que le fĂ©dĂ©ral attendait dĂ©sormais des propositions des RĂ©gions afin de trouver une solution. Les ministres-prĂ©sidents flamand et wallon, Kris Peeters et Rudy Demotte, ont cependant tous deux affirmĂ© qu’ils estimaient que les RĂ©gions avaient dĂ©jĂ fait suffisamment d’efforts pour le budget fĂ©dĂ©ral et qu’elles ne dĂ©bourseraient pas elles-mĂȘmes les 130 millions. « Didier Reynders cherche toujours de l’argent dans la poche des autres », a lĂąchĂ© Demotte.
Pourquoi la taxe a-t-elle été enterrée ?
Dans le sud du pays, on a une fois de plus tremblĂ© devant la menace brandie par Ryanair de quitter Charleroi si cette taxe voyait le jour. D’aprĂšs l’administrateur-dĂ©lĂ©guĂ© de l’aĂ©roport carolo, Marcel Buelens, interrogĂ© ce matin sur Bel RTL, la compagnie irlandaise pourrait notamment ĂȘtre tentĂ©e de se dĂ©placer vers Lille. Le patron de l’aĂ©roport a rappelĂ© que Ryanair « n’avait pas hĂ©sitĂ© une seconde Ă plier bagages aux Pays-Bas lorsque ce pays avait appliquĂ© une taxe similaire ».
Une menace face Ă laquelle il est difficile de ne pas plier quand on sait que, selon les calculs des autoritĂ©s wallonnes, 3350 emplois sont directement ou indirectement liĂ©s Ă l’aĂ©roport de Charleroi qui reste aujourd’hui avant tout ‘l’aĂ©roport Ryanair de Charleroi’.
Toutefois, plusieurs spĂ©cialistes restent sceptiques face aux menaces de Ryanair. « La compagnie a dĂ©veloppĂ© sa premiĂšre base continentale Ă Charleroi et celle-ci constitue une partie importante de son fond de commerce. Je ne vois pas l’intĂ©rĂȘt de quitter une base qui fonctionne trĂšs bien » indiquait ce matin AndrĂ© Clodong, consultant en aĂ©ronautique, sur Bel RTL. Il suffit d’ailleurs d’observer que cette annĂ©e, Ryanair a lancĂ© pas moins de 17 nouvelles destinations au dĂ©part de l’aĂ©roport de Charleroi.
CĂŽtĂ© flamand, on est guĂšre plus favorable Ă cette taxe. Non pas Ă cause de Charleroi mais bien de Zaventem cette fois. Le gouvernement flamand craint en effet que cette taxe freine le dĂ©veloppement de l’aĂ©roport de Bruxelles National.