En réponse au billet « Et Haren ? »

Nous avons reçu une réponse au courrier du lecteur de Haren. Nous la publions bien volontiers, tout en soulignant que nous défendons tous les Bruxellois survolés. Pour l’écrasante majorité d’entre eux, leur maison était là avant l’aéroport… Par ailleurs, il n’est pas tolérable que les avions survolent une ville aussi densément peuplée à basse altitude, cela est valable pour les quartiers qui sont survolés depuis longtemps comme depuis peu.

Oui, mais Haren a de tout temps été survolée par les avions au départ de Zaventem. Les personnes qui s’y sont installées ont dû le faire en connaissance de cause, au contraire des habitants de l’Est de Bruxelles, qui ont souvent payé très cher leur maison située dans une zone non survolée.

Cet état de fait se traduit par une répartition naturelle de l’aménagement du territoire autour de l’aéroport de Zaventem : zone strictement résidentielle dans le prolongement de la piste de secours 02/20 et zone semi-industrielle dans le prolongement des pistes principales 25L et 25R.

Je ne comprends donc pas que l’on puisse à la fois s’installer dans le prolongement des pistes principales d’un aéroport international et subitement vouloir bénéficier de la même  » quiétude » que n’importe quel autre habitant.

A moins bien sûr de ne vouloir faire subir aux autres les conséquences de ses propres choix. C’est cette démarche, que je pense pouvoir, sans être excessif, qualifier de malhonnête, que la justice a, à maintes reprises, condamnée.

Ceci ne signifie pas que les habitants de l’Est de Bruxelles et même de Flandre (l’Oostrand ) se désintéressent du sort de Diegem et Haren. Au contraire, toutes nos associations revendiquent une limitation du trafic aérien au départ de Zaventem.

Il est aussi inutile de vouloir s’opposer les uns aux autres, d’autant que des solutions raisonnables existent encore, il reste des zones non habitées exploitables.

Le drame de ce dossier, c’est qu’il a depuis longtemps dépassé son propos : gérer sainement l’environnement. Il c’est transformé en une arme politique, visant et prenant en otage une certaine population. C’est la raison pour laquelle il est devenu insoluble, en dehors de toute confrontation.

C’est extrêmement dangereux d’agir de la sorte, car à force de jouer avec le feux, on finit toujours par ce brûler les doigts, à l’image de cette Flandre qui, a force de surfer sur l’hyper-nationalisme, finit par aboutir aux gravissimes évènements d’Anvers.

Si nos dirigeants ne réalisent pas qu’il est grand temps de faire machine arrière toute, dans ce dossier, comme dans d’autres, la situation risque de devenir rapidement incontrôlable.

Paul Vanderrusten , habitant de Wezembeek, où nous en avons aussi, ras-le bol.