et ceux qui se trouvent en-dessous ?

communiqué de presse du 6 septembre 2005

Suite à la série de crashs aériens qui se produisent cet été, les responsables politiques européens se préoccupent des risques que présentent pour la sécurité des passagers les avions de certaines compagnies peu fiables. Le ministre fédéral de la mobilité Renaat Landuyt a finalement décidé de publier une  » liste noire  » belge des compagnies non grata.

D’aucuns trouvent rassurant que l’interdiction concerne uniquement des avions cargos, qui transportent du fret mais pas de passagers. C’est oublier qu’à Bruxelles et autour de Bruxelles ces  » poubelles volantes  » font courir des risques à de très nombreux citoyens survolés délibérément à basse altitude par les avions en provenance ou à destination de l’aéroport de Zaventem, par décision politique, dans le plus parfait mépris du plus élémentaire principe de précaution.

Certes, les avions tombent très rarement et plus rarement que par le passé, mais personne n’oserait aujourd’hui prétendre qu’ils ne tombent jamais, au vu de la série noire de cet été. Et il suffirait d’un seul accident au-dessus d’une commune densément peuplée de Bruxelles ou de sa périphérie pour provoquer une catastrophe (1). Les passagers des avions font le choix de prendre l’avion et assument le risque d’accident inhérent au transport aérien; les citoyens survolés dont les habitations ont été construites avant la création de l’aéroport n’ont pas choisi, eux, de courir ce risque.

Dans les autres pays européens, on s’est efforcé de faire passer les avions au-dessus des zones les moins densément peuplées et de maintenir des zones non aedificandi sous les couloirs aériens, ou bien on s’est résolu à délocaliser les aéroports trop proches des centres urbains. Rien de tel à Bruxelles, où les pouvoirs publics ont laissé bâtir des habitations tout autour de l’aéroport de Zaventem, qui se trouve maintenant enclavé, tout en favorisant l’expansion de ce même aéroport et en y développant des activités (fret, courrier express) totalement incompatibles avec son implantation très proche de la ville.

Il a beaucoup été question, à juste titre, ces derniers mois, des nuisances sonores, mais la plupart des responsables politiques ont soigneusement évité d’aborder la question de la sécurité, que les professionnels du secteur, les citoyens et les associations de citoyens comme Bruxelles Air Libre Brussel jugent pourtant cruciale dans la problématique de l’aéroport de Zaventem. Faudra-t-il que se produise un drame pour qu’on commence à réfléchir à des solutions de bon sens ?

Ce jeudi à 9 heures la Cour d’appel de Bruxelles (Palais de Justice, 21ème chambre, salle 0-F) traitera de l’interdiction de survol des zones densément peuplées et devra se prononcer sur le fond.

(1) Le crash qui s’est produit lundi à Medan, en Indonésie donne un aperçu de ce qui peut se produire lorsqu’un avion s’écrase en zone peuplée. A Medan, l’aéroport est aux portes de la ville comme à Bruxelles. Leur chance c’est que l’avion ne serait tombé qu’à 500 mètres de l’aéroport, sinon il y aurait eu beaucoup plus de morts au sol.