Le cdH conteste vigoureusement la dĂ©cision du Conseil des ministres restreint car, comme il le craignait, cette dĂ©cision ne rĂ©pond pas intĂ©gralement Ă l’arrĂȘt rendu par la Cour d’appel du Bruxelles le 17 mars dernier. Dans un Ătat de droit, il est peu acceptable que le gouvernement ne respecte que partiellement les dĂ©cisions de justice.
1. La dĂ©cision prise par le gouvernement devait avoir pour objet de rĂ©pondre Ă l’injonction de cesser provisoirement l’utilisation de la piste 02 Ă l’atterrissage telle qu’elle rĂ©sulte de l’application du « Plan Anciaux ». Il y avait donc lieu, Ă tout le moins, de modifier dans le « Plan Anciaux » toutes les mesures qui contribuent Ă entraĂźner une utilisation non exceptionnelle de la piste 02.
2. Le Gouvernement fĂ©dĂ©ral ne garantit pas la cessation provisoire des atterrissages sur la 02 demandĂ©e par la Cour d’appel : les composantes de vent arriĂšre sur les pistes 07/25 ne sont pas remontĂ©es Ă suffisance (de 5 Ă 7 nÂuds seulement). A dĂ©faut de les porter Ă 10 nÂuds, la piste 02/20 continuera Ă ĂȘtre utilisĂ©e de maniĂšre rĂ©guliĂšre. (La piste 02 Ă l’atterrissage et la piste 20 au dĂ©collage continueront d’ĂȘtre utilisĂ©es trois demi nuits par semaine lorsque les conditions trop strictes du schĂ©ma prĂ©fĂ©rentiel d’utilisation des pistes ne seront pas rĂ©unies. La piste 20 sera aussi utilisĂ©e pour tous les dĂ©collages de jour du samedi 14h au dimanche 17h).
Pour rappel, toute utilisation de la piste 02/20 Ă l’atterrissage est problĂ©matique dans la mesure oĂč cette piste n’est pas Ă©quipĂ©e des balises ILS indispensables Ă l’atterrissage de nuit ou par faible visibilitĂ©. MĂȘme les dĂ©collages Ă partir de la piste 02/20 ne rassemblent pas, contrairement aux pistes 07/25, les meilleures garanties de sĂ©curitĂ©, puisque cette piste est plus courte et en pente.
3. En outre, il n’y a aucune simplification rĂ©elle des procĂ©dures d’utilisation des pistes par rapport au scĂ©nario antĂ©rieur : le plan comprend toujours une rĂ©partition par demi nuits un jour sur deux en semaine et des schĂ©mas d’utilisation alternĂ©e des pistes. Le gouvernement persiste donc « provisoirement » Ă dĂ©fendre un plan dont la complexitĂ© est, Ă elle seule, un facteur inacceptable d’insĂ©curitĂ© et de rĂ©partition inĂ©quitable des nuisances.
Ce qui indigne profondĂ©ment le cdH relĂšve du fait que cet « accord » semble ĂȘtre prĂ©sentĂ© comme une solution Ă l’ensemble de la problĂ©matique des vols de nuit alors qu’il ne modifie qu’une partie trĂšs limitĂ©e du plan en vigueur et ne constitue en rien une rĂ©ponse ou une alternative au plan de dispersion des vols au dĂ©part ou Ă destination de l’aĂ©roport de Bruxelles-National.
Le Gouvernement fĂ©dĂ©ral ne s’engage nullement dans la voie d’un accord de coopĂ©ration avec les RĂ©gions, qui se fonderait, comme le prĂ©conise la RĂ©gion Bruxelloise, sur des donnĂ©es objectivables, notamment sur la rĂ©alisation d’un cadastre du bruit complet et acceptĂ© par toutes les parties.
Le Gouvernement fĂ©dĂ©ral persiste Ă travailler cavalier seul en s’engageant dans la prĂ©paration d’un avant-projet de loi fixant une procĂ©dure de consultation et de dĂ©cision. N’est-il pourtant pas grand temps de sortir des questions de procĂ©dures et d’engager un vĂ©ritable processus de concertation avec les rĂ©gions ?
Visiblement, le Gouvernement fédéral ne souhaite pas aborder la question du survol de Bruxelles de maniÚre globale, de maniÚre concertée et de maniÚre définitive.