Communiqué de presse de Bruxelles Air Libre Brussel asbl du 17 décembre 2016
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LES 5 CONTRE-VERITES DE BRUSSELS AIRPORT, DEMONTEES UNE A UNE
Bruxelles Air Libre a pris connaissance dans les journaux de ce samedi 17 dĂ©cembre de la pleine page de publicitĂ© de Brussels Airport, intitulĂ©e « 5 vĂ©ritĂ©s sur Brussels Airport ». Ce texte indique que Brussels Airport est dĂ©sormais sur la dĂ©fensive et tente de dĂ©samorcer la contestation croissante des populations survolĂ©es. Mais le texte de Brussels Airport est un tissu dâarguments fallacieux visant Ă manipuler lâopinion en jouant sur la naĂŻvetĂ© et la corde sensible. Nous dĂ©montons ci-aprĂšs, une Ă une, les 5 assertions.
« 3000 Bruxellois et 2400 Wallons travaillent tous les jours à Brussels Airport » :
Nous ne contestons pas lâutilitĂ© dâun aĂ©roport et lâemploi quâil gĂ©nĂšre. Encore faudrait-il prĂ©ciser que les 3000 emplois de Bruxellois, mal payĂ©s, reprĂ©sentent moins de 10% de la masse salariale. Quant Ă la prĂ©diction de 15000 emplois supplĂ©mentaires dâici 2020, elle repose sur des hypothĂšses alĂ©atoires et ne tient par exemple pas compte de lâautomatisation de nombreuses tĂąches. La multiplication de bureaux et boutiques de luxe Ă Zaventem constitue une concurrence frontale pour Bruxelles. Câest pour la Belgique entiĂšre (et pas seulement Bruxelles) que lâaĂ©roport gĂ©nĂšre des emplois et des retombĂ©es Ă©conomiques, rien ne justifie donc que les Bruxellois doivent en accepter les nuisances plus que dâautres. La nuisance imposĂ©e Ă la ville entraĂźne plus de retombĂ©es Ă©conomiques nĂ©gatives (bruit, pollution atmosphĂ©rique, insomnies, dĂ©pressions, exodeâŠ) que positives. Nous soutenons la RĂ©gion bruxelloise dans sa dĂ©cision de supprimer la tolĂ©rance sur les normes de bruit.
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« Le nombre de riverains affectĂ©s par les nuisances sonores a baissĂ© de plus de 50% depuis lâan 2000 » :
Lâargument est Ă©videmment fallacieux, 2000 Ă©tant lâannĂ©e de trafic maximum. En outre, les Ă©tudes de ce type rĂ©alisĂ©es par des experts flamands sont souvent biaisĂ©es, estimant le nombre de victimes Ă 15 ou 20.000, alors quâelles sont en rĂ©alitĂ© plus de 600.000 comme lâindiquent les Ă©tudes de lâULB, compte tenu de la configuration actuelle des routes. Les avions sont peut-ĂȘtre plus performants quâavant, mais aussi de plus en plus gros et chargĂ©s pour des raisons de rentabilitĂ©, ce qui augmente au contraire leurs nuisances et leur pĂ©nĂ©tration au-dessus de la ville.
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« Brussels Airport nâest pas le seul aĂ©roport Ă ĂȘtre situĂ© aussi prĂšs dâune grande ville » :
La piste 25R se termine Ă 2 km de Haren qui fait partie de Bruxelles-Ville. PrĂ©tendre que lâaĂ©roport est Ă 11 km de Bruxelles est un pur mensonge. Quant aux autres aĂ©roports europĂ©ens proches de grandes villes, soit ils sont dĂ©jĂ fermĂ©s la nuit, soit ils ont leurs pistes mieux orientĂ©es, soit ils dĂ©veloppent une politique durable de routes de survol Ă©vitant les zones densĂ©ment habitĂ©es, soit ils construisent de nouvelles pistes Ă©vitant la ville. Zaventem reste sans doute le seul grand aĂ©roport europĂ©en cumulant tous les dĂ©fauts. Or, il est parfaitement possible dâĂ©viter le survol de Bruxelles, par de judicieux investissements, sans nuire Ă la capacitĂ© de lâaĂ©roport.
«  Retirer le cargo de Brussels Airport serait un suicide économique et social » :
Il faut savoir diffĂ©rencier entre le « belly cargo » (qui est emportĂ© de jour sur les vols passagers) et le « cargo pur » qui est emportĂ© sur des avions dĂ©diĂ©s au cargo, surtout de nuit. Pour ce dernier, nous appelons Brussels Airport Ă nouer des partenariats avec les aĂ©roports rĂ©gionaux pour rĂ©partir le trafic de fret. Loin dâĂȘtre un suicide Ă©conomique et social, la rĂ©partition du fret sur plusieurs plateformes serait au contraire un levier de dĂ©veloppement pour lâensemble du pays. Ainsi, les plateformes de cargo de nuit de DHL en Allemagne, en Angleterre, en Italie et en Espagne sont toutes trĂšs Ă©loignĂ©es des centres urbains. Pourtant, les cadeaux du PĂšre NoĂ«l y arrivent Ă tempsâŠ
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« Une loi sur les routes aériennes mettra fin à une situation kafkaïenne » :
La responsabilitĂ© de lâimbroglio juridique kafkaĂŻen actuel nâincombe pas aux citoyens qui ne font que se protĂ©ger, mais Ă la dĂ©cision dĂ©sastreuse de maintenir et concentrer lâactivitĂ© aĂ©roportuaire Ă Zaventem (alors quâen 1990 lâoccasion se prĂ©sentait de lâĂ©loigner) et surtout Ă sa mauvaise gestion environnementale. Le souhait de Brussels Airport est manifestement de figer les routes actuelles Ă travers une loi pour « rĂ©duire au silence » les victimes du survol. DrĂŽle de conception du dialogue, surtout quand on annonce un dĂ©veloppement pharaonique sans consulter qui que ce soit, hormis les actionnaires privĂ©s. Pour Bruxelles Air Libre, aucune loi aĂ©rienne (vliegwet) ne peut ĂȘtre adoptĂ©e avant dâavoir apportĂ© de vraies solutions durables.
En conclusion, il est regrettable que Brussels Airport, par sa communication du 17 dĂ©cembre, poursuive un combat d’arriĂšre-garde au lieu d’investir dans le dĂ©veloppement durable. La rĂ©cente Ă©tude de lâIGEAT a pourtant dĂ©montrĂ© la gestion chaotique, partisane et dĂ©sastreuse (au plan environnemental) de lâaĂ©roport depuis 40 ans. Il serait temps que Brussels Airport, Belgocontrol et les autoritĂ©s politiques en tirent les consĂ©quences, au lieu de fuir leurs responsabilitĂ©s.
 Bruxelles Air Libre Brussel