Pas Question s’adresse à la Fédération patronale bruxelloise

12 juin 2016

Monsieur le Président de BECI,

Mesdames et Messieurs les membres du Conseil d’administration de BECI,

Mesdames et Messieurs les patrons bruxellois,

Le Mouvement citoyen Pas Question a pris connaissance avec étonnement de votre communiqué de presse daté du 11 juin, lequel critique la décision de la Région bruxelloise d’intenter 3 actions en justice contre l’Etat fédéral pour faire respecter les normes de bruit bruxelloise, et exiger du fédéral l’adoption de routes aériennes évitant le survol des zones densément peuplées (http://www.lalibre.be/regions/bruxelles/nuisances-des-avions-les-patrons-de-bruxelles-critiquent-l-action-en-justice-du-gouvernement-bruxellois-575c445d35708dcfedac8a19).

Ce communiqué fait preuve d’une méconnaissance flagrante du dossier de la part de BECIIl est par ailleurs particulièrement choquant que BECI -sans aucun  esprit critique- se fasse le porte parole des lobbys aéroportuaires plutôt que de défendre les intérêt des habitants et entrepreneurs bruxellois.

La réalité est en effet que:

  1. Depuis plus de 15 ans, l’Etat fédéral met en œuvre des routes aériennes qui survolent délibérément la capitale du pays,en feignant d’ignorer                       qu’il s’agit de la zone la plus densément peuplée du pays. Il es résulte que Bruxelles subit près de 60% des nuisances générées par l’activité de Brussels Airport.
  2. Les routes aériennes alternatives permettraient de minimiser drastiquement le nombre total (bruxellois et non-bruxellois) de personnes survolées, sans affecter aucunement la capacité de l’aéroport, et donc son niveau d’activité économique. Ce point a été parfaitement démontré à de multiples occasions, notamment  dans notre proposition de plan durable, dont je vous invite tous à prendre connaissance (voir pdf ci-joint).

 

  1. Au contraire, c’est le survol de Bruxelles qui nuit à l’économie bruxelloise: hypothèque sur le développement économique de la zone du Canal, essentielle pour l’avenir socio-économique de Bruxelles, exode des classes moyennes pour accéder à un tranquillité légitime, coût en terme de santé publique (stress dû aux nuisances, perte de productivité, pollution de l’air)…

 

  1. Il est également parfaitement inexact d’affirmer que les normes de bruits Bruxelloise sont inapplicables.La Région bruxelloise ne demande par ailleurs pas la fin du survol de Bruxelles, mais bien la cessation des routes et conditions d’exploitations manifestement incompatibles avec les normes de bruit, en particulier la route du Canal dont plus de 50% des vols sont en infraction de jour comme de nuit, mais aussi dans les communes Est de Bruxelles, gravement impactées par les nuisances.

 

  1. Les actions en justice de la Région visent l’Etat fédéral, et non pas Brussels Airport. Ces actions sont soutenues par la majorité des communes bruxelloises, par les associations et comités de quartier bruxellois, et par des dizaines de milliers de Bruxellois. Ces actions sont parfaitement légitimes, puisqu’elle visent à faire respecter la loi et les meilleures pratiques internationales.

 

Sans doute ce communiqué de presse de BECI était-il orienté par Mr. Jan de Brabanter, administrateur de BECI, que l’on sait proche des lobbys aéroportuaires flamands, et ne reflète t’il pas la position de l’ensemble du Conseil d’administration.

Nous demandons dès lors au conseil d’administration de BECI de clarifier sa position officielle dans ce dossier, étant entendu que si BECI souhaite se rendre utile, il serait pour le moins judicieux qu’il soutienne les demandes de la Région bruxelloise, et qu’il relaye et appuie celles-ci auprès des décideurs fédéraux.

Nous nous tenons à votre disposition pour toute information que vous souhaiteriez avoir dans ce dossier; et sommes disponibles pour un rendez-vous à brève échéance avec les instances dirigeantes de BECI.

Très cordialement,

Antoine Wilhelmi

Porte-parole du Mouvement citoyen Pas Question