La NVA veut plus d’avions sur Bruxelles et supprimer les zones en théorie protégées

lalibre.be
22/05/2019

La volonté de la N-VA de régler la question des routes aériennes de l’aéroport national via un texte au parlement, dès l’entame de la prochaine législature, et sa menace sur le financement de Bruxelles constituent une provocation de plus démontrant qu’il est impossible de travailler avec elle, a affirmé mercredi soir de la ministre bruxelloise de l’Environnement Céline Fremault (cdH). La N-VA entend régler la question des routes aériennes de l’aéroport de Brussels Airport dès la formation du prochain gouvernement fédéral, via un texte soumis au parlement, a indiqué mercredi le ministre flamand de la Mobilité, Ben Weyts, en réponse à des questions posées par l’association Actie Noordrand, regroupant des riverains de la périphérie nord de l’aéroport national de Zaventem.

Celle-ci a sondé les différents partis pour savoir s’ils soutenaient l’exécution du jugement du 30 mai dernier imposant à l’Etat fédéral d’adapter le plan Wathelet de dispersion des vols dans un délai de 90 semaines.

Dans sa réponse, Ben Weyts estime que le futur plan de survol doit s’appuyer sur un partage équitable des avantages et des inconvénients liés à l’aéroport, et donc « sans zones d’exclusion aérienne privilégiée en Région bruxelloise ».

Sans changement des normes de bruit bruxelloises « déloyales et carrément égoïstes », le financement de la Région bruxelloise devra revenir à la table de négociations », a-t-il averti.

« Nous ne sommes plus à une provocation près de N-VA. Celle-ci prouve, par ses menaces et propos anti-démocratiques, que c’est un parti avec lequel il est impossible de travailler », a réagi mercredi soir la ministre bruxelloise de l’Environnement, Céline Fremault, tête de liste cdH à Bruxelles.

Se disant « révoltée » par les menaces proférées par la N-VA à l’encontre de la Région bruxelloise, Céline Fremault, a souligné qu’au cours des cinq dernières années, ni le ministre fédéral de la Mobilité, François Bellot (MR), ni aucun ministre N-VA, n’ont été à l’initiative de la moindre réunion de concertation pour trouver une solution structurelle au survol de Bruxelles.

« A quelques jours des élections, les propos de la N-VA sont une fois de plus provocateurs, d’abord parce qu’ils font fi de toutes les juridictions qui ont validé l’arrêté bruit bruxellois. Cet arrêté existe pour protéger la santé des Bruxellois, un aspect méprisé depuis cinq ans par la N-VA », a ajouté Mme Fremault.

Pour la ministre bruxelloise, le survol intensif subi par de nombreux Bruxellois est un non-sens sanitaire et sécuritaire confirmé par plusieurs études.

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Survol de Bruxelles interdit en théorie (un article intéressant du 27 juillet 2000)

dhnet.be

On ne le sait pas assez mais, théoriquement, il est interdit depuis 46 ans! de survoler Bruxelles. L’arrêté royal du 11 juin 1954 interdit de survoler les parties du territoire du Royaume délimitées par une circonférence de 1.500 mètres de rayon centrée sur les châteaux royaux de Laeken et de Ciergnon. Celui du 14 avril de la même année interdisait en outre aux aéronefs de survoler la partie de l’agglomération bruxelloise située à l’intérieur d’une circonférence de 5 kilomètres de rayon, centrée sur le parc de Bruxelles. Il y a donc, aujourd’hui encore, trois zones Europe Belgium Prohibited: EBP.1A (château royal de Laeken), EBP.1B (agglomération bruxelloise) et EBP.2 (château royal de Ciergnon).

Des zones d’interdiction purement théoriques puisque, comme le savent les Bruxellois, tous les jours de nombreux avions pénètrent la zone normalement interdite de survol. `En toute légalité, puisqu’ils sont suivis par les services de régularisation de la circulation aérienne´ explique Philippe Touwaide, licencié en droit aérien et administrateur délégué de l’Union Belge Contre les Nuisances des Avions (UBCNA).

En réalité, depuis 1974, sur décision du ministre des communications de l’époque, Jos Chabert, et sur proposition de la RVA, le centre historique de la ville de Bruxelles et principalement les zones piétonnes situées autour de la Grand’Place, sont survolés tous les jours par les avions gros porteurs à destination du sud-est et tous les week-ends par tous les avions gros porteurs.

Cette fameuse route qui traverse Bruxelles de part en part (SPI 1B – NTM 1 B – BULTO 1 D), survole tour à tour l’OTAN, Evere, le centre de Schaerbeek, la gare du Nord, le centre-ville (De Brouckère, Grand-Place, Bourse), la porte de Ninove, Scheut et Neerpede à Anderlecht.

`Or, explique Philippe Touwaide, contrairement à toutes les autres routes de décollage partant de l’aéroport de Zaventem, les routes qui traversent Bruxelles de part en part ne survolent que des zones exclusivement denses d’habitats, de bureaux ou d’entreprises. Un avion en difficulté au-dessus de Bruxelles s’écraserait inévitablement sur des quartiers habités´.