Survol de Bruxelles: Flamands et Bruxellois en chiens de faĂŻence

RTBf.be
25/01/2017

C’Ă©tait comitĂ© de concertation ce matin. Ce lieu oĂč les diffĂ©rents pouvoirs, rĂ©gions, communautĂ©s, fĂ©dĂ©ral, peuvent se rencontrer et tenter de trouver des solutions. Au menu de ce mercredi: le survol de Bruxelles et, plus prĂ©cisĂ©ment, la procĂ©dure en conflit d’intĂ©rĂȘt lancĂ©e par la Flandre en dĂ©cembre, Ă  l’annonce, par Bruxelles, de la fin de la tolĂ©rance concernant les dĂ©passements des normes du bruit par les avions dĂ©collant de Brussels Airport. Pour la Flandre, la fin de ces normes est une menace directe pour l’emploi de l’aĂ©roport et pour l’activitĂ© Ă©conomique du nord. Pour Bruxelles, l’arrĂȘt de la tolĂ©rance, c’est une question de santĂ© publique. Deux logiques s’affrontaient au mois de dĂ©cembre, la rĂ©union de ce matin n’a strictement rien changĂ©.

Le fĂ©dĂ©ral, entre impuissance et volontĂ© d’avancer

Avant la rĂ©union, les acteurs principaux de ce comitĂ© de concertation se montraient ouverts Ă  une solution, si les autres partis prenantes y mettaient du leur. AprĂšs la rĂ©union, le discours avait changĂ©. Entre-temps, le comitĂ© de concertation s’est trĂšs mal passĂ©. « C’est un comitĂ© de concertation mais face Ă  nous, Bruxelles ne veut pas de concertation« . La charge est rude et est signĂ©e Ben Weyts, le ministre flamand de la MobilitĂ©. La rĂ©ponse de CĂ©line Fremault, la ministre bruxelloise de la QualitĂ© de vie et de l’environnement rĂ©pond du tac-au-tac : « cela fait deux ans que nous demandons et attendons une concertation« .

François Bellot, le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ©, regrette la façon dont la rĂ©union s’est tenue. Il appelle « toutes les parties Ă  prendre leurs responsabilitĂ©s dans ce dossier qui dure depuis 40 ans. » Le Premier ministre Charles Michel a dĂ©cidĂ© d’organiser un nouvelle rĂ©union du comitĂ© de concertation avant la fin de la procĂ©dure en conflit d’intĂ©rĂȘt (le 22 fĂ©vrier), pour tenter de trouver une solution. D’un cĂŽtĂ©, Bruxelles, sĂ»re de ses normes anti-bruit (validĂ©es par la justice) entend bien faire respecter les normes, la Flandre, elle, de son cĂŽtĂ©, est prĂȘte Ă  prendre toutes les dispositions, mĂȘme juridiques, pour empĂȘcher Bruxelles de faire respecter ses normes. Bruxelles et Flandre, Flandre et Bruxelles se regardent en chiens de faĂŻence.

Soutien du mouvement citoyen « Pas Question »

Le mouvement citoyen « Pas Question » a apporté son « soutien total » à la Région bruxelloise dans son « action déterminée pour faire respecter strictement ses normes de bruits, sans plus y appliquer aucune marge de tolérance« .

« Nous sommes dans un État de droit, et la RĂ©gion bruxelloise ne peut pas donner aux compagnies aĂ©riennes un ‘permis de violer la loi’, a commentĂ© l’association.

Pour « Pas question », « le compte à rebours est donc enclenché, et les normes de bruit bruxelloises seront appliquées strictement dÚs le 22 février 2017 ».

Selon l’association bruxelloise, le ministre Bellot a par ailleurs le pouvoir de prendre des mesures immĂ©diates pour envoyer une partie du trafic causant des violations de normes vers d’autres routes aĂ©riennes existantes, et de faire cesser Ă  brĂšve Ă©chĂ©ance la majoritĂ© des violations de normes de bruit.