La Flandre veut régionaliser de facto Belgocontrol

L'Echo
Philippe Lawson
23/02/2017

La solution flamande face au survol de Bruxelles

La Flandre estime qu’il faut laisser Ă  chaque RĂ©gion le soin de rĂ©partir les vols d’avions sur son territoire. Par ailleurs, des groupes de travail vont ĂȘtre montĂ©s pour « objectiver » le dossier des nuisances sonores.

La Flandre s’apprĂȘterait Ă  proposer sa solution dans le dossier du survol de Bruxelles. Les autoritĂ©s du nord du pays proposeraient de prendre 70% des nuisances sonores (vols de nuit et de jour) contre 30% pour Bruxelles.

Cette offre est avancĂ©e par le ministre flamand de la MobilitĂ©, Ben Weyts (N-VA), qui a suggĂ©rĂ© en commission au Parlement flamand que chaque RĂ©gion assure la rĂ©partition des vols au-dessus de son territoire. La solution pourrait a priori apparaĂźtre comme une ouverture pour dĂ©samorcer la crise ou ouvrir le dialogue, mais quelles seront les pistes pour aboutir Ă  la mise en Ɠuvre de la rĂ©partition du bruit? En pratique, elle risque de compliquer la tĂąche de Belgocontrol, l’organisme de contrĂŽle de l’espace aĂ©rien belge, qui risque d’ĂȘtre entraĂźnĂ© sur la piste d’une rĂ©gionalisation de ses activitĂ©s.

RĂ©union de travail

En attendant, la proposition des autoritĂ©s du nord du pays a le mĂ©rite d’exister. Il faut maintenant attendre les dĂ©tails pour ĂȘtre fixĂ©.

Ce matin Premier ministre, le ministre fĂ©dĂ©ral de la MobilitĂ©, les ministre-prĂ©sidents des entitĂ©s rĂ©gionales et plusieurs ministres rĂ©gionaux se sont rĂ©unis pour tenter de dĂ©miner le dossier des nuisances aĂ©riennes liĂ©es aux activitĂ©s de l’aĂ©roport national.

A quoi a abouti cette réunion? Six à sept groupes de travail se réuniront à haute fréquence durant les trois prochaines semaines pour objectiver le dossier.

Et hier?

Pour l’heure, il est difficile d’avoir des Ă©lĂ©ments chiffrĂ©s sur la premiĂšre journĂ©e (hier)d’application de la tolĂ©rance zĂ©ro dans le ciel bruxellois. D’aprĂšs le cabinet de la ministre bruxelloise de l’Environnement, CĂ©line Fremault (cdH), il y a un dĂ©calage entre le flash d’un avion en infraction et le traitement des donnĂ©es techniques.

« Cela prend du temps de traiter les donnĂ©es brutes rĂ©coltĂ©es par les sonomĂštres et d’obtenir les informations liĂ©es aux traces radars chez Belgocontrol » (cabinet Fremault)

On y confirme qu’instruction a Ă©tĂ© donnĂ©e de relever les infractions liĂ©es Ă  l’application de la tolĂ©rance zĂ©ro, mais l’exigence des amendes suspendue durant 60 jours suite Ă  la nouvelle procĂ©dure en conflit d’intĂ©rĂȘts initiĂ©e par les autoritĂ©s flamandes sous la casquette communautaire et au nom de la protection de la santĂ© publique. C’est exactement au nom de cette santĂ© publique de ses habitants que Bruxelles veut appliquer la tolĂ©rance zĂ©ro sur les normes de bruit.

Journée normale

 Sur le plan opĂ©rationnel des activitĂ©s aĂ©roportuaires et du transport aĂ©rien, mercredi a Ă©tĂ© une journĂ©e quasi normale. « Ça a Ă©tĂ© une journĂ©e comme une autre. Nous avons tirĂ© la sonnette d’alarme sur les effets de l’application de la tolĂ©rance zĂ©ro. On attend maintenant de voir tout ce qui va se passer. Les compagnies aĂ©riennes ont besoin d’une stabilitĂ© et d’avoir la certitude de pouvoir voler sans ĂȘtre pĂ©nalisĂ©es« , nous a confiĂ© Florence Muls, porte-parole de Brussels Airport Company, la sociĂ©tĂ© gestionnaire de l’aĂ©roport national. « Nos vacanciers sont partis mercredi comme prĂ©vu. Nous continuons Ă  voler selon les crĂ©neaux horaires qui nous ont Ă©tĂ© attribuĂ©s. Nous espĂ©rons qu’une solution sera trouvĂ©e« , renchĂ©rit Florence BruyĂšre, porte-parole de TUI.

Elle rappelle que la balle est dĂ©sormais dans le camp des responsables politiques, mais prĂ©cise que la compagnie belge charter est disposĂ©e Ă  participer aux discussions pour dĂ©gager des solutions. MĂȘme situation chez Thomas Cook qui n’a pas modifiĂ© ses horaires de vols et fait dĂ©coller des avions avant 7h comme prĂ©vu. Ryanair a dĂ©placĂ© des vols prĂ©vus entre 6h et 7h du matin et selon des informations de Brussels Airport, 4 ou 5 vols Ă©taient concernĂ©s. Plusieurs compagnies maintiennent leur menace de quitter le tarmac bruxellois.