lecho.be 4 juillet 2014
Le mouvement « Pas question » a remis un mĂ©morandum aux partis de la future majoritĂ© Ă Bruxelles. Il plaide pour des saisies conservatoires dâavions de compagnies en infraction avec lâarrĂȘtĂ© bruit. Il veut la crĂ©ation d’un fonds d’indemnisation alimentĂ© par les compagnies pour financer l’isolation de maisons.
« Pas question » dĂ©fend la crĂ©ation dâun fonds dâisolation de maisons autour de Brussels Airport.
OpposĂ© au survol massif de Bruxelles par les avions de Brussels Airport, « Pas question » se rappelle au bon souvenir des responsables politiques bruxellois. Selon nos informations, le mouvement vient de remettre un mĂ©morandum aux responsables de la future majoritĂ© du gouvernement bruxellois. « Le mouvement citoyen Pas question souhaite que les propositions du mĂ©morandum soient reprises dans lâaccord du gouvernement », lit-on dans le document dont nous avons eu connaissance.
De la parole aux actes
« Tous les partis politiques francophones se sont accordĂ©s pour reconnaĂźtre que le plan (Wathelet, NDLR) est une erreur et ont exigĂ© Ă brĂšve Ă©chĂ©ance la suppression complĂšte des mesures mises en place le 6 fĂ©vrier 2014 (virage Ă gauche sur lâaxe EvereWatermael et aggravation du trafic sur la route du canal). Ces engagements ont Ă©tĂ© pris avant les Ă©lections, la majoritĂ© des partis francophones en ont fait une condition de leur participation Ă un prochain gouvernement fĂ©dĂ©ral ou rĂ©gional ».
Le document a Ă©tĂ© remis, « en mains propres », prĂ©cise-t-on, notamment Ă Laurette Onkelinx (PS), Olivier Maingain (FDF), Didier Gosuin (FDF), JoĂ«lle Milquet (cdH), Guy Vanhengel (Open VLD) et Brigitte Grouwels (CD&V). « Pas question » demande une application stricte de lâarrĂȘtĂ© bruit, qui sanctionne dâamendes les compagnies aĂ©riennes dont les avions ne respectent pas le niveau sonore de bruit exigĂ© au-dessus de la capitale. « En cas de contentieux avec les compagnies aĂ©riennes, toutes les mesures dâexĂ©cution forcĂ©e appropriĂ©es seront poursuivies, en ce compris la saisie conservatoire dâun aĂ©ronef et/ou des comptes en banque des compagnies aĂ©riennes contrevenantes, et ce, avant mĂȘme que toutes les voies de recours souvent dilatoires intentĂ©es par les compagnies ne soient Ă©puisĂ©es. Ces principes valent aussi pour les astreintes Ă©ventuelles auxquelles lâEtat belge serait condamnĂ© en application de lâArrĂȘtĂ© Bruit », lit-on.
Actuellement, les compagnies aĂ©riennes en infraction doivent Ă la RĂ©gion bruxelloise prĂšs de 14 millions dâeuros, dont quelque 6 millions de dĂ©finitif (recours Ă©puisĂ©s ou pas de contestation). Le reste fait lâobjet de contestation au conseil dâĂtat. Le trio de compagnies dont les avions violent plus souvent lâarrĂȘtĂ© bruit est composĂ© de TUI, Thomas Cook Airlines et Jetairfly. « Entre 3 et 5% des mouvements de Brussels Airport sont en infraction dans le ciel de Bruxelles. Nous sommes victimes de la lenteur de la justice », dit-on au cabinet de la ministre bruxelloise de lâEnvironnement, Ăvelyne Huytebroeck (Ecolo).
Fonds dâindemnisation
« Pas Question » demande la suspension du plan initial (virage Ă gauche, survol intensif du Canal, etc.) du secrĂ©taire dâĂtat Melchior Wathelet (cdH), en vigueur depuis le 6 fĂ©vrier, et du plan Wathelet-bis qui pourrait ĂȘtre rĂ©activĂ© le 9 juillet. Il veut le maintien de lâutilisation prĂ©fĂ©rentielle des pistes parallĂšles 25 (qui favorise lâOostrand).
Il invite le futur exĂ©cutif bruxellois Ă dĂ©fendre au FĂ©dĂ©ral lâĂ©laboration dâun plan durable pour encadrer les mouvements dâavions Ă Brussels Airport. Ce plan devra intĂ©grer des mesures structurelles: rĂ©duction ou suppression des vols de nuit, application de la nuit europĂ©enne (23h-7h), dĂ©localisation de vols fret et low-cost vers des aĂ©roports rĂ©gionaux, crĂ©ation dâun fonds dâindemnisation alimentĂ© par les compagnies pour financer lâisolation des maisons situĂ©es dans les zones les plus touchĂ©es par le bruit, et crĂ©ation dâune autoritĂ© indĂ©pendante de contrĂŽle.