Survol de Bruxelles, la conclusion de l’article : « le responsable de la mobilité Monsieur Wathelet (CDH) ne compte pas revenir en arrière »

lecho.be
13 avril 2014

Survol de Bruxelles: cdH et Ecolo ne s’entendent plus

Melchior Wathelet est revenu ce dimanche sur la polémique du « Plan avions » dans un face à face avec la ministre bruxelloise de l’Environnement. Evelyne Huyttebroeck lui attribue la seule responsabilité de l’augmentation des nuissances pour les habitants. Ambiance

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Le débat opposant Melchior Wathelet à Evelyne Huytebroeck sur le « plan avions » n’était pas de haut vol ce dimanche. Pour peu, ils se seraient envoyé des noms d’oiseaux sur le plateau de la RTBF. C’est que la polémique des nuisances sonores causées par le survol de Bruxelles divise totalement le secrétaire d’État à la mobilité cdH et la ministre bruxelloise de l’Environnement écolo.

Ce plan de réduction des nuisances sonores élaboré par les gouvernements fédéraux de 2008 et 2010 est entré en vigueur en février dernier, au plus grand dam de certains riverains. Alors, campagne électorale oblige, on a tôt fait de renommer le « Plan Avions  » en « Plan Wathelet « .

À raison visiblement lorsqu’on entend Evelune Huytebroeck souligner la mise en application du secrétaire d’État cdh qui « ne respecte pas tout l’accord de coopération avec les Régions dispersant les nuisances comme on disperse des déchets« .

La ministre bruxelloise écolo rappelle qu’il convient en toute logique de concentrer les vols au-dessus des zones les moins densément peuplées. Or, elle constate une « augmentation de 35% du territoire survolé, et par là une augmentation des nuisances sonores« .

Incrimination que Melchior Wahtelet ironise en remémorant qu’avant, c’est sûr, tous les départs d’avion étaient véritablement concentrés « sur l’est de Bruxelles, les deux Woluwé, Wezembeek, Kraainem. Pour ces communes, c’était invivable depuis 2000« . Ce qui n’est pas acceptable, estime le secrétaire d’État à la mobilité.

Sans compter que « ces communes héritent toujours des plus grandes nuisances » et que, surtout, « cette dispersion a été demandée par tous les partis« . Sauf écolo, avoue tout de même Melchior Wathelet.

La ministre bruxelloise enfonce le clou en précisant la demande qu’elle lui avait adressée lors de son arrivée en décembre 2011 : ne surtout pas mettre en œuvre de nouveaux plans. « Et vous envoyez les gros porteurs sur le canal. Si on continue à vouloir survoler plus d’un million d’habitants, il faut prendre des mesures structurelles« , indique Evelyne Huytebroeck. En renvoyant vers des zones moins peuplées pour lesquelles on ne donne pas de permis de construire.

Pas d’autres solutions

Melchior Watheler signale cependant à sa vis-à-vis qu’elle n’apporte pas de solutions à long terme. « La seule alternative, c’est diminuer le nombre de vols. Envoyons les avions sur Charleroi et Liège pour le fret. L’aéroport liégeois a été conçu pour les vols de nuits « .

Dans sa réplique, Huytebroeck s’étonne que soient omises « les mesures structurelles que (Melchior Wathelet n’a) pas réussi à imposer : plafonner le nombre de mouvements aériens, diminuer le fret et le cargo non pas en détournant mais en transformant. Par trains ou camions par exemple« .

« Je n’ai pas réussi à faire en deux ans ce que Madame Huytebroeck n’a pas réussi en 12 ans« , pique au passage le secrétaire d’État cdh.

Enfin, se pose toujours la question du timing : outre la mise en application du plan à une date si proche des élections, reste à savoir également quand l’institut de contrôle des nuisances sonores prévu par l’accord gouvernement verra le jour.

« Nous y sommes presque. Sûrement au prochain conseil des ministres. Parce que Belgocontrol l’a intégré à son contrat de gestion » récemment soumis à l’exécutif, se défend Melchior Wathelet.

En synthèse, le responsable de la mobilité ne compte pas revenir en arrière.