Rapport médical d’un médecin généraliste : la santé dégradée et tous les jours minée…. Mais que font nos négociateurs ?

Bruxelles Air Libre publie intégralement le rapport médical d’un médecin-généraliste : la santé des personnes subissant le trafic aérien est minée jour après jour, année après année.
Qui en doutait, ce rapport dénonce mais attend une réponse et une action politique urgentes, si on veut stopper l’exode des familles à revenus moyen qui appauvrit Bruxelles toujours plus (une conséquence parmi d’autres).
Le rapport a été établi fin 2008, n’a pas retenu l’attention de nos dirigeants, et les constats ne se sont certainement pas améliorés depuis, bien au contraire.

Mais quelle est donc la position de nos négociateurs sur l’accord actuel « autorisant » le survol intensif de la Région bruxelloise ?
Vont-ils oeuvrer pour la protection de la santé des familles survolées en Région bruxelloise et dans toutes les zônes densément peuplées autour de Zaventem, ou vont-ils encore offrir à l’aéroport le ciel bruxellois en échange de l’une ou l’autre compensation ?

Le médecin-généraliste Magali Koelman en collaboration avec le groupe de travail des médecins d’Evere a produit en 2008 un rapport sur les effets des nuisances des avions sur ses patients.
Nous le publions sur notre site pour la première fois et invitons tant les citoyens à en prendre connaissance, mais surtout nos femmes et hommes politiques négociateurs institutionnel de mettre le dossier sur la table et de prendre des mesures drastiques afin qu’on arrête de survoler intensivement notre ville et les zônes densément peuplées.

Pour votre facilité, voici l’introduction et les conclusions du rapport tel quel. Pour le rapport intégral voir le bas de page :

Introduction
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En tant que médecins habitants et pratiquants dans la commune d’Evere, nous vous
communiquons ce rapport concernant l’impact des nuisances sonores liées à l’activité de
l’aéroport de Zaventem sur nos populations.
Beaucoup de nos patients se plaignent du bruit parfois incessant engendré par le survol de
leur habitation. Nous remarquons dans notre pratique, les conséquences néfastes qu’ont
ces nuisances sur la santé des gens que nous rencontrons chaque jour.
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Conclusions
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Dans les pays industrialisés à forte densité de population, les nuisances sonores touchent davantage de personnes que toute autre forme de nuisance environnementale. Le trafic aérien représente une part importante de ces nuisances. A exposition égale, et par la gêne qu’il provoque, il a été démontré que le trafic aérien nuit beaucoup plus à la santé que celui provoqué par la route ou le trafic ferroviaire. A Bruxelles, nombreux sont les habitants exposés à cette nuisance majeure.

Selon l’Organisation Mondiale de la Santé, la santé ne se définit pas seulement par l’absence de maladie et d’infirmité, mais par un état de complet bien-être physique, mental et social.

Nombreuses études ont montré les effets néfastes de la pollution sonore engendrée par les aéroports sur la santé des gens. Ils se révèlent dangereux et hautement nocifs pour l’équilibre global de l’individu.
Ils touchent encore plus fortement les populations dites « vulnérables » dont font partie les enfants, les personnes âgées et les personnes malades.

Ces études viennent objectiver ce que nous constations et pressentions déjà en soignant nos patients jour après jour.

Ces nuisances affectent la santé des individus dans tous les aspects qui la définissent à savoir, physique, mental, socio-culturel, spirituel et relationnel.
Elles ont en outre un impact économique indirect
Il serait donc élémentaire de tenir compte de variables appropriées telles que le handicap social dû au bruit, l’augmentation des accidents, la productivité réduite, la diminution des performances en matière d’apprentissage, l’absentéisme dans les lieux de travail et à l’école, l’utilisation accrue de drogues et de médicaments, et le bien-être en général, pour orienter les décisions politiques.(13) En effet la seule notion de niveau sonore ne suffisant pas à cerner certaines réalités en terme de santé publique.

On peut s’accorder à dire qu’elles représentent une menace importante pour la santé de nos populations et des générations futures.
Actuellement, les décisions qui organisent notre société, ne tiennent pas vraiment compte de l’importance de l’impact de ces nuisances. Les normes de l’O.M.S. ne sont pas appliquées.

Dans les principes énoncés dans le document Action 21 adopté par les Nations Unies, figurent les principes de précaution et du « pollueur-payeur »
S’il existe un risque que la santé publique soit mise en danger, une mesure devrait être prise pour protéger la santé publique sans attendre que la preuve scientifique soit pleinement établie. En outre, les coûts associés à la pollution par le bruit doivent être entièrement assumés par les responsables de la source du bruit.

Des journées sans voiture sont bien organisées, mais avec avions. L’interdiction de tondre sa pelouse les dimanches et jours fériés est toujours d’application, sans interdiction de survol des habitations.
Nous nous trouvons actuellement dans une situation aberrante où la science possède des connaissances dont elle ne sait plus que faire tant elles ne sont pas prises en compte.
Il devient urgent d’élever les consciences des décisionnaires au niveau de ce qui est le plus important pour l’avenir de l’humanité, à savoir, le droit pour tout individu de vivre dans un environnement sain.

Veuillez trouver le rapport intégral ici :